Deux tour-opérateurs algéro-maltais ont accueilli deux groupes de touristes américains et britanniques durant la fin du Ramadhan en Algérie. Quelque 52 touristes américains ont fait escale en Algérie du 7 au 9 octobre derniers, dans le cadre d'une croisière en Méditerranée, organisée conjointement par deux tour-opérateurs algériens et maltais, à bord d'un navire français, Le Levant. Ils ont été accueillis au port de Annaba, où ils ont visité la Basilique de St-Augustin, mais aussi l'une des plus vieilles mosquées de la ville, celle d'Abou Merouane. Les 52 touristes ont, par la suite, fait escale à Alger pour visiter le musée des Antiquités et des Arts islamiques, Riadh El Feth et La Casbah, un quartier qui les a subjugués, en dépit, ont-ils soutenu, de la saleté qui l'entache. Le troisième jour a été une grande surprise, puisque à bord de bus, ils ont pu rejoindre la cité romaine El Djamila, à Sétif, en passant par les somptueuses Gorges de Kherrata. Leur grande déception a été celle de voir ces richesses abandonnées, notamment après avoir remarqué que des mosaïques d'une valeur inestimable étaient envahies par des détritus. Le plus ahurissant dans ce voyage était de voir ces touristes contraints de ramener avec eux du papier hygiénique et des produits désinfectants, pour pouvoir faire leurs besoins dans les toilettes situées sur les sites, dits touristiques. A Béjaïa, troisième point de chute, les Américains étaient obligés de faire des emplettes dans la ville pour pouvoir prendre leur déjeuner, à défaut de restaurants ouverts en cette période. De toute cette traversée à travers le temps, sous un climat des plus tempérés, les touristes ont été le plus surpris par le comportement du commandant du navire français. En effet, une fois à Alger et se préparant pour rejoindre El Djamila, par bus, le commandant, de nationalité française, a appelé le responsable de la croisière, une Américaine, et les responsables du tour-opérateur pour les avertir des risques d'attentats terroristes en Algérie, surtout dans la zone de Bouira et Béjaïa. En dépit de l'insistance du commandant de bord à vouloir empêcher les touristes de prendre le départ, le tour-opérateur et la responsable américaine de la croisière ont fait fi des mises en garde pour faire vivre aux touristes des moments inoubliables. Ils sont repartis avec un sentiment d'avoir eu la chance de visiter un très beau pays, dont les richesses touristiques sont malheureusement inconnues ou faisant l'objet de campagnes médiatiques destructrices. Le lendemain du départ du navire, soit le 10 octobre dernier, les mêmes tour-opérateurs ont accueilli un autre bateau de croisière anglais, le Saga Rose qui a accosté au port d'Alger, avec près de 500 touristes britanniques qui ont visité notamment Tipaza et la Basilique de Notre-Dame d'Afrique où certains d'entre eux ont retrouvé leurs souvenirs d'enfance et de jeunesse, puisqu'ils ont vécu en Algérie. Ils ont, par la suite, visité La Casbah, puis Riadh El Feth où ils ont déposé une gerbe de fleurs à la mémoire des martyrs. Ces touristes voulaient, en fait, faire un pèlerinage sur les lieux qu'ils ont connus pendant la Deuxième Guerre mondiale. Comme l'hôtel St-Georges, où a résidé Winston Churchill, ou encore le lycée Descartes où se tenaient les réunions des généraux alliés de l'époque. Une visite qui ne les a pas laissés insensibles. Ils sont repartis avec des souvenirs indélébiles. Qui a dit que le Ramadhan faisait fuir les touristes ?