On n'attend plus que l'affectation d'un radiologue, les essais ayant été concluants ", a déclaré le directeur du secteur sanitaire d'El Kala à propos de la mise en route du tout nouveau centre d'imagerie médicale de l'hôpital d'El Kala, bâti au cœur du vieil hôpital. Le bâtiment à deux niveaux abrite au rez-de-chaussée les salles d'examen et de consultation pour un scanner et un échographe dernier cri, tient-on à préciser. Le premier étage est destiné aux laboratoires d'analyses biologiques, qui vont « déménager » pour être plus à l'aise, et répondre ainsi aux besoins de plus en plus croissants. En fait, ce n'est pas la seule avancée à l'hôpital d'El Kala, devenu un véritable îlot de propreté dans une ville envahie par la saleté. Ravalement de façades, revêtement à l'asphalte des zones de circulation, création d'espaces verts, propreté éblouissante dans les services, où toutefois, il reste au personnel à apprendre à ne pas s'interpeller mutuellement d'un bout à l'autre des couloirs. Les coins et recoins, qui étaient avant cela laissés à l'abandon pour devenir au fil du temps des remises de bric-à-brac, ont disparu et sont remplacés par des placettes de repos pour les patients qui éprouvent le besoin de prendre l'air et de se dégourdir les jambes. « Il y a du matériel qui n'a pas été réformé depuis 1982 », expliquera encore le chef de l'établissement, en parlant de ces vieilleries qui traînaient un peu partout. Parce qu'elle menaçait ruine, l'aile de l'hôpital, qui abritait la chirurgie et la maternité, a été fermée sur ordre du contrôle technique de la construction, mais les services continuent de fonctionner. Les améliorations constatées sont, sans aucun doute, le fait du responsable actuel de l'établissement, mais beaucoup de personnes tiennent à souligner que cette dynamique de changement a été impulsée par l'ancienne directrice, en poste aujourd'hui à Béchar. Avec ses annexes et ses unités de soins extra-muros, le secteur sanitaire emploie 800 travailleurs, et compte une cinquantaine de médecins dont 20 spécialistes. Alors qu'il a été déclassé, il y quelques années, pour des raisons qui restent toujours inexpliquées, il continue à jouer le rôle d'hôpital régional, puisque très souvent on vient de l'autre bout de la wilaya, qui pourtant est plus proche de Annaba. De plus, l'ouverture prochaine du centre d'imagerie va compliquer la question, car bon nombre des évacuations d'El Tarf vers Annaba l'étaient pour une exploration plus approfondie, c'est-à-dire le scanner. Mais toute cette bonne volonté des uns et des autres ne viendra pas à bout, comme le mettent en exergue les praticiens eux-même, du problème majeur qui est l'exiguïté des locaux. L'hôpital d'El Kala, né dans la seconde moitié du XVIIe siècle d'un don de la reine d'Italie, a pris sa forme définitive et actuelle en 1934 ; c'est l'un des plus vieux du pays. Il a été prévu pour une population de 8 000 habitants. Aujourd'hui, la commune compte, à elle seule, 20 000 habitants, alors que le secteur sanitaire doit couvrir les besoins de toute la partie Est de la wilaya, où vivent plus de 100 000 personnes. Il faut nécessairement un nouvel hôpital spacieux et moderne, loin des nuisances et des inconvénients, parfois fatals, du centre-ville. Rien n'est encore prévu dans ce sens, alors que tous les ministres de la Santé, qui ont défilé à l'hôpital depuis au moins un quart de siècle, l'ont promis. Le terrain d'assiette, prévu à cet effet, attend depuis les années 1980.