Un panorama d'Afrique et de Méditerranée constitue l'axe principal de la programmation. «Avoir 20 ans, aujourd'hui dans les pays d'Afrique et de Méditerranée» est la thématique de jeunesse de ce festival qui diffusera près d'une centaine de films. Cette 20e édition des rencontres cinéma de Gindou se poursuit du 21 jusqu'au 28 août. Pour célébrer son 20e anniversaire, c'est à Jacques Rozier que le festival a choisi de rendre hommage. Il en est ainsi le parrain et la soirée d'ouverture lui a été consacrée. Pendant neuf ans, les rencontres se «décentralisaient» chaque année dans trois villages des neufs constituant le canton de Cazals. En 2000, la manifestation s'étant dotée d'une cinémobile afin de proposer une vingtaine de séances supplémentaires à Gindou, le cinéma itinérant s'est arrêté pour ne pas «disperser» le festival. A l'occasion du vingtième anniversaire, ces projections sont remises en place dans quelques villages alentour durant certaines soirées des rencontres. Ces projections se dérouleront en parallèle aux séances de Gindou et seront l'occasion de redécouvrir des films ayant marqué l'histoire des rencontres. Le jeune cinéma d'Afrique et de Méditerranée, trop peu diffusé, constitue l'axe principal de la programmation de ces rencontres cinéma de Gindou. L'année dernière, toute une série de films étaient consacrés à l'Algérie en raison de l'Année de l'Algérie en France. «Gindou» propose cette année, un programme constitué de longs et courts-métrages, de fictions et de documentaires récents ou inédits. Parmi eux, on peut citer dans la catégorie des courts-métrages Cousines de Lyès Salem (France 2003). De l'autre côté, de Nassim Amaouche (France 2003), Rumeurs etc., de Mohamed Latèche (France/Algérie 2004), 20 ans, Barakat (Algérie 2004). Pour la première fois, des artistes femmes venues d'Algérie et d'ailleurs chantent ensemble pour dénoncer «une loi promulguée en Algérie en 1984, qui légalise l'infériorisation des femmes. Cette loi porte un nom: le code de la famille». En tout, 26 interprètes, dont certaines déjà connues du public français, chantent avec force et talent la chanson: «Ouech dek yel cadi». Dans le volet longs métrages parmi les films proposés, on peut citer: A Casablanca, les anges ne volent pas, de Mohamed Asli, Au plaisir des auditeurs du Syrien Abdullatif al Khatib, la Blessure de Nicolas Klotz et Elisabeth Perceval (France/Belgique 2004), Khorma, le crieur de nouvelles de Jilani Saâdi (France/Tunisie 2003). Seront projetés également des documentaires à l'image de A la recherche de l'émir Abdelkader de Mohamed Latrèche (France/Algérie 2004), Au bled de Stephane Le Gall-Viliker (France 2004) et d'autres, sans oublier les films du jeune public, notamment de l'Afrique du Sud: La Caméra de bois. Un regard inédit sur les habitants de Palestine-Israël est proposé à travers une séance spéciale de Route 181, fragments d'un voyage en Palestine-Israël de Michel Khleifi et Eyal Sivan. Une carte blanche est donnée à la Cinémathèque de Toulouse qui coproduit avec Gindou un ciné-concert. En 2003, Gindou a produit un ciné-concert autour du film le Bled, film méconnu de Jean Renoir, commande de l'Etat français au réalisateur pour célébrer le centenaire de la présence française en Algérie. En 2004, l'expérience est renouvelée autour du film la Rue des âmes perdues de Paul Czinner. Enfin, plusieurs séances de courts-métrages sont proposées dans le cinémobile, dont une est constituée de films, dont les scénarios ont été travaillés à Gindou lors des ateliers d'écriture. Une rétrospective des oeuvres de Harun Farocki, essayiste, documentaliste, vidéaste, théoricien, critique, monteur, scénariste, producteur-cinaste expérimental, archiviste, militant, praticien du found-footage, artiste contemporain, enseignant et metteur en scène, est proposée au cours de ce festival.