Le chef du gouvernement italien accompagné de son épouse Flavia, très chaleureuse et naturelle, ont laissé de côté le protocole, et se sont prêtés volontiers au jeu des photos auprès de nos ressortissants lors de la fête nationale. A notre question à propos de la prochaine visite du président Bouteflika prévue pour la mi-novembre, en Sardaigne, où est prévu un sommet bilatéral italo-algérien, Prodi nous a affirmé que le choix de la ville côtière de Alghero « est motivé par l'importance que nous donnons au projet de réalisation du deuxième gazoduc avec l'Algérie », et a qualifié « d'excellentes et appelées à se renforcer » les relations entre Rome et Alger. Il n'est pas fréquent de voir tant de représentants d'institutions italiennes, comme le président du Sénat italien, Franco Marini, faire une apparition si remarquée lors d'une réception donnée par l'ambassade d'un pays arabe et même par les représentations diplomatiques d'autres Etats. Fêtant en avance, lundi soir, le 1er Novembre pour éviter la concomitance avec la date de la fête de la Toussaint, les diplomates algériens en poste à Rome et les membres de la communauté algérienne résidant en Italie ont été agréablement surpris de voir des personnalités politiques et culturelles italiennes de haut niveau affluer vers l'hôtel Excelsior de via Veneto, pour prendre part à une rencontre très conviviale. Appréciant les mets exquis de la cuisine algérienne, savamment servis sur fond de musique andalouse, les amis de l'Algérie ont fait des jaloux parmi les représentants des autres Etats arabes et africains. D'autres invités de marque comme le vice-ministre des Affaires étrangères, Ugo Intini, le président du groupe pétrolier Eni, Paolo Scaroni, et la grande actrice Gina Lolobrigida se sont joints à la cérémonie. Par contre, l'absence d'autres amis fidèles de l'Algérie qui ne manquaient jamais la fête nationale, comme l'ancien secrétaire d'Etat, Rino Serri, ou le cinéaste Gillo Pontecorvo, tous deux décédés, plaidait pour un effort constant pour entretenir les liens existant entre l'Algérie et la péninsule et en susciter d'autres. L'Algérie avec sa guerre de Libération et sa vocation de pays méditerranéen par excellence, inspire estime et sympathie de ce côté-ci du Mare Nostrum. L'ambassadeur d'Algérie à Rome, Rachid Marif, l'a bien compris et mène une campagne de charme entreprenante auprès des décideurs, des entrepreneurs et des hommes et femmes de la culture italiens. Et pour arriver à ses fins, tous les moyens sont bons, même le football. Après tout, si les autres diplomates, américains et européens fréquentent assidûment et sans complexe aucun le stade olympique de Rome, pourquoi le représentant dans la terre du Calcio d'un pays qui a donné un Zidane au monde devrait-il dédaigner cette véritable arme de la fine diplomatie ?