Après une absence qui a duré 28 ans, l'artiste marocain Abdelhadi Belkhayat est revenu à Constantine à l'occasion de la célébration du 53e anniversaire du déclenchement de la Révolution. Le choix judicieux du comité des fêtes de la ville du Vieux Rocher, qui a opté pour une clôture en apothéose du programme des festivités, a permis à un public nombreux de redécouvrir les talents d'un chanteur à la voix forte, mais qui demeure aussi un homme d'une grande humilité. En dépit de quelques soucis de santé, Abdelhadi Belkhayat a tenu à être présent, jeudi dernier, sur la scène d'un théâtre plein, où il a prouvé qu'il est l'un des chanteurs maghrébins les plus appréciés par les Constantinois. Le public, trop exigeant, et qui s'est avéré être un fin connaisseur de son riche répertoire, n'a pas manqué de lui demander de chanter ses titres les plus populaires. Abordant son concert par de longs poèmes tels El Madhi et Ka nabghik ana, Chafouni Ennass, il enflammera l'assistance par ses titres-phares Ya mahboubi, Kif n'dir ya sidi et Ya bent Ennass . Maître par son interprétation, sobre dans sa présence sur les planches, l'invité de la soirée a su conquérir son public en réussissant à créer avec lui une parfaite symbiose, qui a duré près de deux heures. Des moments de bonheur que l'artiste a bien savourés avec ses admirateurs, lui qui se rappelle encore de sa première visite à Constantine en 1963, dont il dit garder des souvenirs impérissables.