Chakib Khelil, en visite dans les chantiers du Medgaz et de l'usine de dessalement à Témouchent, n'était pas disposé à envenimer les choses avec l'Espagne. Aïn Témouchent. De notre correspondant Néanmoins, même situées sur un plan strictement technico-financier, ses déclarations se sont voulu fermes. Le ton est également à la sérénité. Ainsi, sur la question du parasitage politique du projet Medgaz du côté espagnol, il rétorque : « De quelle manière ? Le projet n'est pas arrêté, vous voyez bien qu'il est en cours de réalisation. Vous voyez bien que le gaz va être expédié et qu'ils vont payer pour ce gaz. Nous, on ne ferait jamais un projet si les contrats ne sont pas déjà signés. Et les contrats ont été signés entre Sonatrach et les sociétés partenaires dans ce projet. » Pour ce qui est du niveau d'avancement de ce dernier, les explications fournies au ministre révèlent que sur le premier tronçon de 298 km de gazoduc, allant de Hassi R'mel à Sougueur, la mise en gaz est en cours alors que la mise en service débutera en avril 2008. Sur le deuxième tronçon, allant jusqu'à Mohammadia sur 185 km, il est en cours d'essai pour être réceptionné en mars 2008. Enfin, sur les 122 km qui débouchent à Beni Saf, le tube est soudé pour une mise en service prévue en juin 2008. En réalité, c'est sur le territoire de la commune de Sidi Ben Adda qu'aboutit le terminal. Le chantier couvre près de 19 ha dont 3 réservés à une base de vie. En fait, il y a deux chantiers voisins, le premier relevant de Sonatrach est le terminal du gazoduc. Il est en phase finale alors que le second, relevant de Medgaz, sur 11 ha, comprendra une station de compression ainsi que d'autres dépendances. Sa mise en service est prévue en juillet 2009. Outre l'Europe et l'Espagne, le terminal desservira la future usine électrique de Terga, celles de l'aluminerie et de pétrochimie voisines. Quant à la station de dessalement de 200 000 m3/jour à Oued El Hallouf, la date prévue de sa mise en marche est arrêtée à la mi-décembre prochain. Ses clients sont Sonatrach et l'ADE. L'avancement général du projet est à 35%. C'est au niveau de la construction qu'un retard est accusé du fait qu'il y a eu une modification en matière de génie civil de façon à consolider les fondations. Au vu du gigantisme des projets en cours de réalisation à Témouchent, on lorgne avec espoir également les 6000 ha qu'occupera la future zone industrielle et les milliers d'emplois qu'elle générera. Et lorsqu'on sait que sur les 28 communes de la wilaya, 27 sont déficitaires parce qu'à vocation agricole, sauf Beni Saf, l'on comprend que l'attente est fébrile quant aux royalties du gazoduc et des retombées en matière fiscale. Il reste la question de la pollution d'autant que l'on vient d'apprendre que le saoudien Pharaon est sur le projet d'une seconde usine de ciment près de celle qu'il a en partenariat à Beni Saf. Le ministre a été formel : « Il n'y aura pas de pollution. » On voudrait tant le croire alors que les projets en question sont situés en zone touristique, les rejets de saumure de l'usine de dessalement se faisant dans la plage de Oued El Hallouf et que l'usine de ciment de Beni Saf pollue toutes cheminées ouvertes à quelques encablures de Medgaz.