Le RCD a choisi de mener la bataille pour les élections locales du 29 novembre sous le signe de la protestation à Béjaïa. Ses candidats et ses cadres tiendront un rassemblement sur le site du nouveau pénitencier en chantier de Oued Ghir (10 km à l'ouest de Béjaïa) dans la matinée du 8 novembre, premier jour de la campagne électorale, pour dire « non au plan de contre-développement » dans la wilaya. « Il est quand même curieux que ce chantier, qui a coûté de raser une exploitation agricole, soit le seul à connaître une bonne cadence de réalisation dans cette région qui a tout l'air d'être sciemment maintenue en dehors de tout effort de développement », explique Djamel Fardjellah, député et membre de la direction nationale du parti, lors d'une rencontre avec la presse organisée avant-hier. Le message se veut donc politique dans la mesure où l'action réaffirme l'opposition principielle à la tentation répressive du pouvoir et économique puisqu'il revendique la prise en charge des « véritables priorités de développement » dans la région. Durant cette rencontre, animée également par le député Athmane Maazouz, le responsable du bureau régional du parti, le docteur Tinouche, ainsi que la tête de liste à l'APC de Béjaïa, l'on apprendra que le RCD s'engage dans la compétition avec un ensemble de 47 listes (la wilaya compte 52 circonscriptions) pour les communales en sus de la liste APW. Une avancée par rapport aux partielles où le parti n'avait pu engager que 27 listes. Sur ce plan, les instances locales du parti tirent orgueil du fait d'avoir refusé de parrainer des listes de candidatures, comme cela tend à se pratiquer à grandes échelles à l'occasion des élections. « Nos listes sont constituées de militants, mais nous les avons également élargies aux compétences en privilégiant des profils d'opérationnels, car il s'agira là de gérer, de manager », a encore ajouté M. Fardjellah qui, en se basant sur les résultats des dernières législatives, « où le parti était sorti en tête dans la majorité des bureaux de vote de la wilaya », croit que le RCD a toutes les chances de sortir vainqueur des joutes du 29 novembre. Karim Chekkal, tête de liste du parti pour l'APC de Béjaïa, défend, quant à lui, que malgré les freins que peut poser l'administration, l'élu peut forcer les obstacles et s'imposer comme premier acteur de développement dans sa circonscription. « Nous comptons, si nous sommes élus, mettre à contribution nos députés et sénateurs. Béjaïa doit retrouver son âme, et cela appelle des actions d'envergure que nous promettons de mener juste au lendemain de notre élection », s'engage cet ancien élu indépendant.