Longtemps souhaitée, la délocalisation de la prison d'El Khmis ne trouve pas preneur. Dans le collimateur de la population, le nouveau centre pénitencier de la wilaya de Béjaïa implanté dans la commune de Oued Ghir, à 10km du chef-lieu de la wilaya, soulève de nouveau la colère de la population locale. Le mouvement associatif et citoyen de la commune, a appelé à travers une déclaration toute la population de la commune à «être au rendez-vous d'un sit-in programmé pour demain à 10 heures sur le site» afin de dire «non à la prison, oui pour un CHU de 1000 lits». Bien que le chantier soit au stade du terrassement, les protestataires ne désespèrent pas de le voir annulé ou transformés comme ils le souhaitent en centre hospitalo-universitaire. Le mouvement associatif trouve soutien auprès de l'Assemblée locale qui a consacré une session entière pour appuyer la démarche contestataire et dresser un procès-verbal adressé à qui de droit. Les protestataires estiment que la commune attend plutôt «sa part du programme de développement économique et social». «Nous voulons des projets structurants à même de permettre la création d'emplois et de richesses et non d'une prison», déclarait hier un jeune de la commune qui se préparait à prendre part au mouvement de protestation. Le caractère agricole de la parcelle choisie pour l'implantation du pénitencier et sa proximité des habitations sont, par ailleurs, d'autres arguments mis en avant pour accréditer l'action de la population. Longtemps souhaitée, la délocalisation de la prison d'El Khmis ne trouve pas preneur. Le choix d'un site jouxtant la route Nationale 12 dans la commune de Oued Ghir, est présentement décrié par les populations locales qui estiment que le lieu n'est pas idoine à ce genre de structures. Le projet de la nouvelle prison de Béjaïa, dont les travaux sont bien avancés, a déjà fait l'objet de protestation. L'on se rappelle du rassemblement initié par le RCD lors de l'ouverture de la campagne électorale officielle pour les élections locales de novembre 2004. A l'époque, la population n'avait pas suivi massivement, ne voulant sans doute pas s'impliquer dans la campagne électorale d'alors pour une partie ou une autre. Aujourd'hui, le mouvement associatif soutenu par les élus locaux revient à la charge pour un combat sans couleur politique. Un combat qui risque fort de mobiliser, y compris les populations des différentes régions de la wilaya. Béjaïa, ville touristique, du moins telle qu'elle a été toujours présentée par les pouvoirs publics, «aura, à son entrée, un centre pénitencier», regrette un citoyen. Au-delà du mauvais choix du site d'implantation, il reste que «la wilaya de Béjaïa mérite mieux qu'une prison de cette envergure», estime-t-on encore. «Quand bien même la délocalisation de l'actuelle prison située au centre ville, soit rendue nécessaire avec le temps, il n'en demeure pas moins qu'elle est loin d'être la priorité à Béjaïa», soutiennent les partisans de la protestation qui précisent que «notre wilaya, qui a tant besoin de projets créateurs de richesse n'a, hormis le nouveau pénitencier, pas bénéficié de grand-chose ces dernières années». Même si officiellement elle est classée 7e en matière de dotation financière, la population ne voit rien venir. C'est du moins l'avis le plus partagé à présent.