Je devais sacrifier ce jeudi 8 novembre au « cérémonial » des ventes-dédicaces sous la bannière du Salon du livre où je devais signer avec mon éditeur, Barzakh, mon roman Archéologie du chaos [amoureux], sorti en septembre dernier. Ayant appris par voie de presse la scandaleuse manœuvre dont notre ami Mohamed Benchicou a fait l'objet, interdit d'y faire signer son dernier opus, Les Geôles d'Alger, paru chez Inas éditions sous un vague prétexte bureaucratique (le comble pour un salon affublé du slogan « Imaginaire et Liberté »), je ne peux qu'exprimer ma plus vive indignation face à ce comportement « flicailleux » par lequel les services de sécurité et autres instances de censure, occultes ou avérées, s'invitent en sponsors officieux des manifestations culturelles. Si la plume flamboyante de M. Benchicou n'a pas sa place dans un lieu comme le Salon du livre, il n'y a plus que les geôles ou l'exil pour l'y chercher. Il me paraît incongru pour un quelconque amoureux des lettres et tout défenseur de la liberté de pensée de se sentir le bienvenu là où le verbe de Mohamed Benchicou est banni. Mustapha Benfodil, auteur et journaliste Alger, le 4 novembre 2007