Jean-Christophe Victor, concepteur de l'émission « Dessous des cartes », a animé dimanche au Centre culturel français d'Alger, en compagnie de Virgine Raisson, son épouse et collaboratrice, une conférence portant sur la mondialisation, ses perspectives et ses risques. Dans une première partie, Virgine Raisson a défini la mondialisation actuelle, amorcée voici 25 ans environ. Celle-ci se caractérise par la confirmation des puissances existantes et l'émergence de nouveaux Etats et l'augmentation des écarts entre les nations les plus riches et les plus pauvres. Jean-Christophe Victor a ensuite pris le relais pour évoquer le phénomène des migrations internationales et aborder les différents risques, énergétiques, stratégiques et politiques existant dans le contexte actuel. Comment définissez-vous la mondialisation ? La mondialisation se définit par la mécanique de différents flux : commerciaux, financiers et données informatives. Ce sont des flux organisés entre eux, qui s'appuient sur des techniques, la libéralisation du commerce et la fin des barrières douanières. Qu'est-ce qui caractérise la mondialisation que nous connaissons actuellement ? Ce qui est caractéristique de cette mondialisation, c'est qu'elle est à deux vitesses. Il y a ceux qui en profitent et ceux qui sont en dehors du temps mondial. Ceux qui en profitent ce sont les trois pôles de pays riches : Amérique du Nord, Europe, Asie du Nord et quelques Etats émergents comme la Chine ou l'Inde. Alors qu'en même temps l'écart entre les pays les plus riches et les plus pauvres augmente. Et même à l'intérieur des nations, il y a ceux qui sont dedans et ceux qui sont en dehors de la mondialisation. Il existe une fracture économique entre ceux qui profitent du phénomène et ceux qui en sont exclus. D'après ce que vous avancez, entre des zones riches manquant de main-d'œuvre et des zones pauvres disposant de main-d'œuvre, le phénomène des migrations est inéluctable... Le phénomène des migrations est complètement inéluctable. Mais la thèse de l'immigration choisie en France, qui enlève son élite aux pays en développement, ne va pas permettre de développer les pays en question. C'est quasiment discriminatoire. A travers l'immigration choisie, la France a choisi une réponse politique à la question des migrations, pas une réponse économique ou démographique. Vous avez évoqué les différents risques de la mondialisation : les risques énergétiques, stratégiques et politiques. Pour vous, quel est le risque principal que court le monde à venir ? Le risque principal pour un pays c'est qu'il n'investisse pas complètement dans l'éducation. Investir dans ce domaine est un facteur de démocratie et de paix.