Ali Mellah, connu sous le nom de bazar, affiche une fréquentation assez particulière des ménages qui viennent y trouver toute sorte de produits d'habillement et de chaussures made in. Les magasins situés à l'intérieur de la bâtisse principale dont la toiture est structurée en zinc et les étals des vendeurs installés d'une manière anarchique contribuent négativement à la dégradation du climat sécuritaire à l'intérieur de ce lieu public. Il constitue un obstacle pour l'évacuation des personnes et l'intervention de la Protection civile en cas d'incendie, principalement avec une marchandise constituée en grande majorité de vêtements en toile, en coton et en polyester, une matière inflammable et très dangereuse. En accédant au bazar, avec le déferlement humain que l'on connaît, le commun des mortels peut constater de visu l'étendue de l'incroyable anarchie qui s'installe dans la durée. Les propriétaires des magasins de vêtements et de chaussures ont procédé à des extensions anarchiques, exposant leurs marchandises sur les hauteurs tout le long des couloirs réservés pourtant aux piétons. Nul ne peut circuler librement dans cet endroit-là sans se faire bousculer par les acheteurs. Filles et garçons (tous âges confondus), pères et mères de famille font face à des prix exorbitants pour satisfaire les désirs de leur progéniture à la recherche de la dernière mode en matière de « fringues ». Les négociations se font, dans la plupart du temps, à bâton rompu. A l'extérieur de ce bâtiment, la longue file des étals en bois ou en fer des marchands « ambulants », des deux côtés du couloir, exposant toute sorte de produits, bloque considérablement les accès et les couloirs de circulation piétonnière. La présence des agents de sécurité dépêchés par l'APC et la vigilance des vendeurs n'ont pas empêché les scènes de vol de se multiplier considérablement ces derniers jours. C'est ainsi que des agressions et des vols ont été signalés au bazar, lieu public par excellence, et que des femmes et des jeunes filles surtout ont été délestées de leurs biens (argent et téléphones portables) sous la menace d'objets contondants. « En cas d'incendie, accepterions-nous d'assister passifs à des tentatives d'intervention entravées ? », s'est interrogé le P/APC de Sidi M'hamed, Mokhtar Bourouina, lors d'une récente interview qu'il nous a accordée. Pour le premier responsable de l'exécutif communal, il est grand temps de mettre un terme à la désorganisation et à l'anarchie qui caractérisent aussi bien le marché Ali Mellah que les autres marchés situés dans le périmètre de la commune de Sidi M'hamed. Devant cette anarchie, la force publique ne semble pas « agressive », selon les termes des autorités locales. Une opération test pour éradiquer le commerce informel a été lancée au niveau des communes de Sidi M'hamed et d'Alger-Centre. Elle permettra, selon le compte rendu de la réunion qui a regroupé le wali délégué de Sidi M'hamed, les P/APC et la société civile qui a eu lieu le 4 novembre dernier, de réintégrer les jeunes trabendistes dans des espaces aménagés. Une étude pour le réaménagement du marché Ali Mellah avec son extension a été finalisée. L'étude a prévu l'intégration de l'ex-annexe de l'APC et le terrain de football limitrophe ainsi que la récupération et l'élargissement des espaces piétons. « Les commerçants qui seront touchés par ces travaux seront maintenus sur les lieux et leurs droits seront protégés. A titre de compensation, ils obtiendront des espaces commerciaux au sein de ce futur centre », avait déclaré, il y a de cela plus d'une année, l'actuel maire de Sidi M'hamed. Le projet traîne encore.