Maintenant que nous entamons les 10 derniers jours de ce mois sacré, les magasins de vêtements pour enfants sont littéralement assaillis depuis les premières heures de la matinée et après la rupture du jeûne jusque tard dans la soirée. Une véritable aubaine pour ces magasins qui voient leurs chiffres d'affaires grimper en flèche. A noter que les deux créneaux porteurs actuellement sont les vêtements pour enfants et les produits servant à la confection des gâteaux. Certains parents ont déjà acheté les habits de l'Aïd pour leur progéniture, évitant ainsi la cohue et la cherté, car comme nous le fera remarquer un chef de famille, nombre de produits d'habillement voient leur prix prendre l'ascenseur à l'approche de l'Aïd. Ainsi, les rues Abane Ramdane et Boudjeriou sont celles qui attirent le plus. Les clients sont plus rares à la Casbah et d'autres préfèrent se rendre à Sidi Mabrouk où de nombreuses boutiques de prêt-à-porter existent. C'est beaucoup plus de la prospection que font les clients, dont la plupart sont des mères de famille venues des faubourgs ou des villes voisines. Elles n'hésitent pas à pénétrer dans ces boutiques pour palper les tissus des habits et s'enquérir des prix, mais beaucoup d'entre elles regardent d'un œil inquisiteur les vitrines où sont affichés des prix d'ensembles pour garçons et filles, qui ne sont pas disponibles respectivement à moins de 1 600 DA et 1 000 DA et plus pour une simple robe pour fillette. Les chaussures sont peut-être les moins chères car, il semblerait que l'offre dépasse largement la demande. Nous trouvons en effet dans les boutiques une large gamme de souliers, pour la plupart made in China dont le prix varie, selon la qualité, entre 600 et 1 000 DA. L'autre pôle d'attraction des clients durant ces derniers jours de Ramadhan sont les magasins et les étals des produits entrant dans la composition des gâteaux. En effet, toutes les mères de familles préparent toutes sortes de gâteaux devant être servis aux visiteurs le jour de l'Aïd et chacune s'emploie à faire les meilleurs gâteaux et en plus grand nombre. Les recettes sont gardées jalousement et les femmes utilisent mille ruses pour avoir les plus beaux gâteaux. Mais là aussi, l'on remarque que les prix sont assez élevés. Les cacahuètes qui ont remplacé les amandes depuis bien longtemps ont dépassé au cours de ce mois allégrement les 200 DA le kg, leur prix se situe actuellement entre 220 et 240 DA le kg. Les amandes coûtent de 800 à 700 DA et les noix décortiquées sont cédées à plus de 1 000 DA le kg. Quant aux autres ingrédients, leurs prix n'ont pas beaucoup changé sauf pour le sucre qui affiche 65 à 70 DA le kg et la noix de coco cédée à 300 DA. Partout où nous nous rendons, que ce soit au centre-ville ou dans les marchés de la périphérie, les étals croulent sous les produits pour gâteaux et les pères de famille ne savent plus sur quel pied danser. Il faut en effet prévoir un budget de 3 000 DA sinon plus pour acheter l'ensemble des ingrédients entrant dans la préparation des gâteaux de l'Aïd. Le plus curieux, c'est que personne, quelle que soit sa condition, ne songe à se soustraire à cette pratique, surtout celle de la rentrée scolaire après la sévère saignée du mois de Ramadhan. Même les ménages aux revenus modestes ne dérogent pas à la règle, quitte à s'endetter et passer plusieurs mois à rembourser leurs créanciers.