A quelques jours seulement de la fin du mois de Ramadan, des magasins spécialisés dans l'habillement pour enfants sont pris d'assaut. Au centre-ville également dans toutes les rues, des parents accompagnés de leurs enfants déferlent dans l'espoir de faire leurs achats en prévision de l'Aïd El Fitr. Nous assistons à des bousculades énormes surtout aux portes d'entrée et de sortie et il est extrêmement difficile de se mouvoir au milieu de la foule composée essentiellement de femmes qui envahissent les boutiques. Sur des tables de fortune, des deux côtés des devantures pour enfants et pour la gent féminine, on découvre des chaussures à profusion pour tous les âges et tous les goûts et bien entendu pour toutes les bourses En effet, la plupart des articles, vêtements et chaussures, proviennent de Chine ; c'est carrément l'invasion. De la chaussette en passant par les robes pour petites filles et des ensembles pour garçons sans parler de vêtements pour femmes, l'étiquette est presque la même portant «made in china» accompagnée d'un nom d'une marque inconnue, voire des plus farfelues. Quant au produit local, celui-ci est assez marginal, en comparaison avec les produits importés et se trouve être plus cher que le produit d'importation. Certains commerçants indiscrets parlent même de produits chinois fabriqués dans des ateliers clandestins. Même les étiquettes « made in china » sont disponibles. Un des commerçants nous dira que «le container a tué la production locale». Un article importé vaut moins cher qu'un article fabriqué localement, ce qui a fait que beaucoup de confectionneurs se sont reconvertis dans d'autres créneaux. Nous avons remarqué que nombre de produits d'habillement voient leurs prix prendre l'ascenseur à l'approche de l'Aïd. Pour habiller une enfant de 5 ans de la tête aux pieds, cela revient à environ 4000 DA. Les pantalons jeans sont proposés entre 600 et 700 DA, les pulls 900 DA, les chaussures de 700 à 1000 DA, une paire de baskets entre 1400 et 1800 DA et pour une simple robe pour fillette il ne s'agit pas moins de 2800 DA. On y trouve également des vêtements de marque dit de luxe que les «baznassa» vont chercher exclusivement en Italie et en France. De bonne facture, par exemple un ensemble pour garçon dépasse les 5000 DA et autant pour les chaussures entre 2500 et 3000 DA. C'est la fête des enfants surtout, et leur faire plaisir revient très cher cependant aux parents qui commencent à ressentir déjà le poids de ce mois de jeûne.