Jamais la wilaya d'Oran n'a connu la réalisation d'un nombre aussi important de routes. Un programme visant à la doter d'un réseau routier à la mesure de son statut de deuxième ville du pays, et de capitale de l'ouest. Des centaines de kilomètres de voies express, une véritable toile d'araignée dont les fils vont dans tous les sens. L'automobiliste pourra, bientôt, aller du nord au sud et de l'est à l'ouest ou inversement de la wilaya sans être obligé de traverser la ville où la circulation est devenue un véritable casse-tête et pas seulement aux heures de pointe. De nombreuses routes larges et à doubles et triples voies ont été ouvertes. Plusieurs ouvrages d'art ont été construits ou en cours de réalisation, sont faits pour désengorger le réseau urbain et rendre à la circulation une certaine fluidité, d'autant que le parc automobile de la wilaya a plus que triplé durant les deux dernières décennies. Mais comme toute médaille a son revers, les nouvelles artères ouvertes dans tous les sens ne sont pas sans problèmes. En effet, il est difficile au conducteur de se retrouver dans cet écheveau sans aucune signalisation horizontale ou verticale, lui permettant de s'orienter. Aucun panneau de limitation de vitesse. Peu ou pas de nom indiquant les agglomérations contournées. L'automobiliste non averti peut se trouver à des kilomètres de l'endroit qu'il veut atteindre avant de trouver une bretelle qu'il empruntera au petit bonheur la chance. De nombreux automobilistes, bien que vivant à Oran, reconnaissent, sans faute honte, rencontrer des difficultés pour s'orienter au milieu de toutes ces voies qui déchirent les terres agricoles sur de longs kilomètres dont le nombre est difficile à évaluer, même au niveau des services concernés. Chaque institution y va de son programme, ignorant celui de l'autre. Non moins désolant, est le fait que personne n'a pensé à planter des arbres le long de ces nouvelles routes, qui grandiraient parallèlement à l'avancement des travaux. Pendant ce temps, le réseau routier urbain se trouve dans un état indescriptible. Il est quasiment impossible de rouler plus d'une centaine de mètres sans tomber dans un trou béant, dans certains ont été approfondis et élargis par les dernières pluies.