Le Grevisse : la bonne cuvée Le Grevisse ou le Bon Usage arrive dans les librairies. L'édition 2007 – la quatorzième du nom – a mis dix bonnes années à mijoter son jus pour nous offrir un élixir de première qualité. Ce fidèle ami des amoureux de la langue française a vu le jour en 1936 en Belgique sous la houlette de son fondateur Maurice Grevisse. Au départ, rien ne le prédestinait à un avenir planétaire aussi retentissant. Avant de devenir une référence dans le monde francophone, l'ouvrage avait essuyé le refus de deux grandes maisons d'édition. Il a fallu le flair d'un modeste imprimeur de province pour qu'il voit le jour. Son aura s'accentua au fil des décennies pour accompagner un large éventail d'usagers. Ce qui fait la particularité du Grevisse, c'est sa facilité d'accès. Il sert aussi bien au débutant qu'à l'enseignant ou au ciseleur de mots. Il participe à la démocratisation de l'apprentissage de la langue française rompant ainsi le monopole des ouvrages similaires mais inaccessibles. La nouveauté de cette 14e édition réside dans l'enrichissement et l'actualisation de son contenu ainsi qu'une mise en page plus aérée. De consultation aisée avec un agrandissement de son format, l'ouvrage permet une lecture confortable. Son lancement en Algérie a coïncidé avec la tenue du Salon international du livre. Le Groupe De Boeck, maison éditrice du Grevisse, a eu la main heureuse en invitant André Goosse, coauteur et successeur de Maurice Grevisse. Il nous a fait l'honneur d'un entretien qui sera publié la semaine prochaine. Un conte, une morale Superbe ouvrage que L'élève du magicien, ce conte du Maghreb raconté avec un rare talent de pédagogue par l'incontournable conteuse professionnelle Nora Aceval. Traduit de l'arabe vers le français avec une concision qui frise la magie, ce conte est le dernier-né de notre Nora nationale installée là-bas en France. Il raconte l'histoire d'une mère pauvre qui vivait seule avec son fils. Fahim – c'est son prénom – était renommé pour son intelligence. Devant ses prédispositions, elle l'envoie étudier malgré sa pauvreté. A l'école, où il sera en pension, vont se dérouler des événements inouïs. Des scènes ahurissantes droit sorties de la fertile imagination de nos ancêtres. Et tout au long des aventures, Fahim arrive à s'en sortir. Au point de dépasser son enseignant lequel est en réalité un magicien maléfique. Au-delà de la qualité esthétique de sa confection rehaussée par des illustrations superbes d'Emre Orhun, l'attrait de ce conte réside dans sa portée éducative. Le verbalisme ennuyeux des cours magistraux sont inopérants pour transmettre et expliquer aux enfants des valeurs cardinales telles : le savoir, l'honnêteté, la justice. Ce qui n'est pas le cas de ce conte « L'élève du magicien. Un véritable outil didactique. (Publié en octobre 2007 aux éditions Le Sorbier )