Un hommage du Snel aux anciens faiseurs de livres... En marge de la septième édition du Salon national du livre, une cérémonie conviviale honorant les doyens de l'édition en Algérie a eu lieu lundi dernier. Evaluant cette rencontre, M.Foudil Boumala, journaliste, universitaire et modérateur de cérémonie, soulignera «la reconnaissance de la nouvelle génération d'éditeurs à leurs prédécesseurs». Cette reconnaissance dira-t-il, consacre le riche parcours du livre en Algérie, qui s'inscrit dans la continuité, que ce soit dans le domaine public ou privé. Cependant, les actuels éditeurs algériens n'ont pas beaucoup brillé par leur présence lors de cette cérémonie où l'on ne savait qui de la maison Sator ou El Nahdha fut la première à éditer un livre en Algérie. Pour sa part, M.Tahar Guerfi, président du Snel (Syndicat national des éditeurs algériens) soulignera le caractère de cette «fête professionnelle et culturelle qui célèbre les doyens de l'édition algérienne en leur attribuant cette reconnaissance dont certains sont morts et d'autres poursuivent leurs oeuvres...» Et de faire remarquer: «Dans les années 70, le livre était marginal, il existait à peine dix maisons d'édition. Aujourd'hui, on en compte une centaine même si ce nombre aléatoire reste en deçà au regard des 7 millions de lecteurs potentiels en Algérie.».Amine Zaoui, directeur de la Bibliothèque nationale d'El Hamma rectifiera le nombre en donnant un chiffre de plus 500, mais se demandera combien y a-t-il de vrais éditeurs parmi eux. «C'est le bon éditeur qui fait un bon auteur. Les vrais éditeurs ne dépassent pas les doigts de la main en Algérie», a t-il estimé avant de commencer la cérémonie et la remise des distinctions dont la première fut attribuée à la maison d'édition El Nahda, laquelle, créée en 1944, compte dans son catalogue notamment l'édition de l'oeuvre de Kateb Yacine et Malek Bennabi. La seconde distinction a été remise à un libraire, ancien éditeur reconverti dans la vente et l'exportation de livres en raison de son incompatibilité d'humeur avec ses confrères éditeurs, avec lesquels il n'a pas été tendre, arguant que la plupart n'ont pas le niveau intellectuel requis pour prétendre être un bon éditeur. M.Mrazka Boudaoud, ému, confiera trouver des difficultés à exporter ces livres qu'ils soient soit en langue arabe ou française dans les pays du Golfe. «Dans les années 1980 j'importais mes livres des USA, de la Suisse, de la Belgique, Tunisie. L'édition en Algérie est encore à l'état embryonnaire.» Le troisième hommage a été rendu à titre posthume à la Sned, dont certaines des publications ont été rééditées dans le cadre de «Alger, capitale de la culture arabe». Une autre maison d'édition honorée est Dar El koutoub qui existe depuis 1931. Enfin la dernière distinction fut remise à un autre «rat des librairies» comme l'a qualifié Foudil Boumala, à M.Kelab Debah, le directeur de la maison d'édition Dar El Houda de Aïn M'lila. Enfin, il a été annoncé que le Salon national du livre sera prolongé jusqu'à jeudi, jour du Mawled Enabawi Charif.