Le CREAD en appelle à une stratégie de développement basée sur les savoirs. C'est un fort intéressant colloque scientifique international que le Centre de recherche en économie appliquée pour le développement (CREAD) a pris l'initiative d'organiser à la Bibliothèque nationale du Hamma (Alger) les 11 et 12 de ce mois avec pour thème : « Savoirs et société. » L'intérêt de cette importante rencontre, placée sous le haut patronage du ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, a été rehaussé par la participation de nombreux chercheurs et universitaires émérites, aussi bien nationaux qu'étrangers. L'objectif du colloque, précise le directeur du CREAD, Yacine Ferferra, est d'interpeller les acteurs concernés sur la nécessité d'adopter une stratégie qui puisse mettre les savoirs déjà détenus, et ceux qu'il faudra nécessairement capitaliser pour donner une nouvelle dynamique au développement et à la croissance. C'est, précise-t-il, du type d'aménagement institutionnel organisant les relations entre les pôles éducatif, scientifique et industriel que dépendra en grande partie la capacité de l'Algérie à absorber et mettre à profit les apports scientifiques et les innovations. L'Algérie, qui a beaucoup perdu de temps en matière de capitalisation de savoirs à mettre au service du développement humain, a aujourd'hui tout intérêt à faire émerger une société basée sur le savoir si elle ne veut pas courir le risque d'être reléguée aux derniers rangs des pays émergents. Selon Zoubir Arous, professeur à l'Université d'Alger et chercheur au CREAD, que nous avons interrogé en marge du colloque, « il est effectivement temps que l'Algérie adopte, à l'instar de tous les pays qui ont enregistré de prodigieuses avancées au cours de ces dernières décades, une stratégie de développement basée sur les savoirs. Pour ce faire, il est indispensable de commencer par valoriser les savoirs multiformes déjà disponibles du fait de notre histoire, et d'aller encore plus loin en remettant notamment sur pied nos institutions de formation et de recherche en déclin, en raison principalement de la politique salariale peu motivante et sans relation avec la productivité qui prévaut dans notre pays ». Les conférences données à l'ouverture du colloque par les professeurs Ahmed Djebbar, Djamel Guerid, Paul Benoit, Ali Farid Belkadi sur certains savoirs capitalisés au Maghreb à travers l'histoire et les apports civilisationnels ont été de l'avis des participants particulièrement instructives. Celles qui seront données au cours des deux prochaines journées par des professeurs tout aussi émérites que Abdelhamid Aberkane, Slimane Bedrani, Ahmed Bouyacoub, Françoise Micheau, Fatma Oussedik et autres promettent d'être toutes aussi captivantes.