Contextualiser, désidéologiser. Fatma Oussedik, maître de recherche au Cread, résume ainsi l'esprit des journées scientifiques : « Citoyenneté - Genre - Postcolonie » qui se tiendront à la Bibliothèque nationale d'El Hamma à Alger les 23 et 24 novembre à partir de 9h. « Le propos est de savoir ce qui persiste de la colonie dans l'appréhension du statut de la femme chez l'ancienne puissance coloniale et également chez nous », explique Fatma Oussedik. Les participants, chercheurs algériens et français, établiront un double éclairage sur, notamment, la dualité des sources du droit régentant le statut de la femme. Une dualité née de la pénétration française et l'introduction du code napoléonien qui bouleversent la diversité du fiqh musulman. « La question du genre, de la relation homme-femme et la place de cette dernière dans la société, désigne l'état d'avancement de la société », estime Fatma Oussedik, qui ajoute que la femme en Algérie a quand même conquis des espaces et que « la dichotomie espace privé/espace public est en train de reculer ». Ce recul met à mal la dualité du droit positif/religieux. Cette manifestation est organisée par le Centre de recherche en économie appliquée pour le développement (Cread), en collaboration avec la Bibliothèque nationale, El Watan, la Fondation Friedrich Naumann, le Centre culturel français à Alger et la Maison des sciences de l'homme à Paris.