Inscrite au titre de la restructuration du secteur bancaire, la création d'une banque d'affaires viendra compléter l'offre publique en matière bancaire. Une banque d'affaires à capitaux publics sera créée, a annoncé hier, Mme Fatiha Mentouri, ministre déléguée auprès du ministre des Finances chargé de la Réforme financière. Lors d'une intervention lue aux participants au séminaire d'information sur les opérations bancaires courantes domestiques et internationales, Mme Mentouri a affirmé que ce n'est pas seulement une banque d'affaires qui est en chantier, mais « plusieurs nouvelles entités financières ». Inscrite au titre de la restructuration du secteur bancaire, la création d'une banque d'affaires viendra compléter l'offre publique en matière bancaire. La représentante du gouvernement à la rencontre, initiée par la Chambre française du commerce et d'industrie en Algérie (CFCIA), n'a pas précisé les contours ni les délais de mise en œuvre de la future banque d'affaires publique. Cependant, celle-ci sera « un centre d'expertise dans les domaines de l'engineering financier », dit-elle. C'est en partie pour combler cette carence que la Banque extérieure d'Algérie (BEA) a conclu, avant-hier, un partenariat avec la Hong Kong and Shanghai Banking Corporation (HSBC) devant aboutir à la création d'un pôle d'excellence pour le financement des grands projets. Philippe Pontet, président de la banque de financement et d'investissement HSBC France, a souligné que l'objectif recherché est de « créer un grand acteur en banque de financement et d'investissement ». En même temps, un renforcement de la Caisse de garantie du crédit à l'investissement (CGCI) est programmé. Ces projets s'inscrivent, dit-elle, dans une nouvelle étape des réformes financières. « L'étape qui s'ouvre, soutient Mme Mentouri, portera sur la transformation des structures des banques, par la mise à niveau des différentes fonctions, notamment les systèmes d'informations et la gestion des risques ». Outre les privatisations partielles du Crédit populaire d'Algérie (CPA) et de la Banque de développement local (BDL), la représentante de l'Exécutif a évoqué le projet de « redéploiement institutionnel par la transformation graduelle des banques restant dans le giron public ». Celles-ci bénéficieraient de la densification du paysage bancaire et financier concomitamment à un processus continu de bancarisation de masse et de diffusion des services et produits bancaires. 84 déclarations de soupçon à la CTRF Par ailleurs, M. Amghar, président du Conseil de la cellule de traitement du renseignement financier (CTRF), a fait part de la réception de 84 déclarations de soupçon (DS). La CTRF a également reçu deux demandes d'assistance de la part de la cellule belge, trois de la cellule française et une émanant de la cellule libanaise. Comme elle a demandé assistance à la France sur deux dossiers, au Liban (2 dossiers), à la Turquie (1 dossier). Les investigations de la cellule ont abouti à la soumission de trois dossiers devant la justice. Deux affaires regroupant 16,6% des déclarations de soupçon ont été jugées. Ces affaires représentent un montant cumulé d'environ 7,8 millions d'euros. Elles portent davantage sur le blanchiment présumé d'activités criminelles (détournement de fonds) que sur celui du trafic de stupéfiants. Ceci étant, le président du CTRF s'est montré insatisfait du comportement des professions assujetties à la déclaration de soupçon. A l'exception du secteur bancaire, nombreuses restent les professions à ne pas coopérer avec la cellule. Il s'agit notamment des bureaux de change, des compagnies d'assurances, des entreprises d'investissements et des notaires. « Ces professions n'ont transmis aucune déclaration depuis la création de la CTRF en 2002 », a déploré M. Amghar. Pour y remédier, des rencontres de sensibilisation par corporation seront organisées dès la fin de ce mois.