Un Conseil des ministres est prévu la semaine prochaine, l'occasion sans doute d'un lifting de l'Exécutif. Au regard de la situation sociale et politique du pays, un scénario tout à fait plausible peut être envisagé: le départ de Belkhadem, auquel une «mission» précise serait confiée, avec, en conséquence, un remaniement dont l'importance serait en fonction sans doute des priorités que le président s'est assignées. La probable tenue du conseil des ministres, dimanche prochain, signature de la loi de finances oblige, fait le tour de la capitale et des rédactions. Cette éventualité a donné libre cours aux spéculations les plus folles. Ainsi, il n'est pas à écarter qu'au cours de ce conseil qui sera présidé par le chef de l'Etat, soit annoncé un remaniement ministériel. Ce n'est pas tout. On parle même de l'éventuel départ du chef du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem. De fait, le chef du gouvernement a brillé ces dernières semaines plus par ses multiples sorties médiatiques, dans lesquelles il a réitéré, et à chaque occasion, son soutien indéfectible pour un troisième mandat du président de la République, que par l'intérêt porté à l'état social du pays ou au marasme dans lequel se trouve le parti qu'il dirige, le FLN. Celui-ci devra, en effet, se consacrer à cette tâche. Dans le cas où le président se porte candidat à un nouveau quinquennat, il devra, de prime abord, procéder à la révision de la Constitution. Un projet auquel s'attelle le chef de l'Exécutif, dans son rôle de «patron» du Front de libération nationale (FLN). Ce parti a, d'ailleurs, déjà élaboré sa propre mouture des amendements à apporter à la Constitution. Il faut souligner, en outre, que la tâche que M.Belkhadem s'est assignée ne lui incombe nullement. Les observateurs de la scène politique nationale, qui déplorent le vide juridique, en ce qui concerne les parties habilitées à procéder à une éventuelle révision de la loi fondamentale, estiment que l'amendement de la Constitution devra être effectué par une commission désignée par le conseil constitutionnel et comptant, à tout le moins, des membres dudit Conseil, des membres issus des deux chambres parlementaires, des représentants des partis politiques (agréés ou représentés au Parlement), de juristes et autres hommes de loi... Mais tel n'est pas le cas en Algérie. Ne tenant pas compte de ce fait, le FLN dans son soutien à un troisième mandat de M.Bouteflika, fonce tête baissée et par là même, songe, d'ores et déjà, à la bataille électorale de la présidentielle, prévue dans 15 mois. Au-delà de l'option relative au départ du chef du gouvernement, les observateurs de la scène politique nationale livrent une autre lecture: un éventuel remaniement ministériel. En effet, la crise sociale aiguë qui est, de surcroît, proche de l'explosion, incitera certainement le président de la République à pousser vers la porte certains de ses ministres, incapables de répondre aux attentes de la population. Les raisons citées sont relatives à une mauvaise gestion de leurs secteurs respectifs, ayant conduit à l'accumulation des problèmes sociaux. Il y a lieu de signaler que les Algériens sont au bout de leur «ras-le-bol». Toutes les politiques sociales menées jusqu'à présent ont essuyé un fiasco cinglant. Les Algériens ne cessent d'en recevoir les effets négatifs. Tous les ingrédients d'une explosion sociale sont là. Il suffit d'allumer la mèche. Il est temps, en effet, de prendre à bras-le-corps les vrais problèmes auxquels sont confrontés les Algériens. Mais réussira-t-on à faire le grand ménage lorsqu'on sait que la piètre gestion des ministres de la République a, de tout temps été critiquée? Quoi qu'il en soit, si le président de la République procède au changement du staff gouvernemental, cette opération sera probablement la dernière de son mandat. D'autant qu'il ne reste que peu de temps pour le quinquennat de Abdelaziz Bouteflika. Ce qui signifie que l'équipe qui sera nommée aura devant elle un peu plus d'une année. Cette durée sera-t-elle suffisante aux nouveaux ministres pour remédier aux multiples problèmes qui se posent dans le pays? Une question à laquelle d'aucuns ne peuvent répondre, notamment lorsqu'on prend en compte l'imprévisibilité des décisions qui sont prises en Algérie.