On attendait de la direction du FLN une réaction qui galvanise ses troupes. Mais c'est un troisième couteau inconnu de la base qui est venu leur tenir un meeting. Il s'agit en l'occurrence de Belalia Ahmed, vice-président au Sénat. La consternation était dans les rangs des militants. En effet, on n'a pas réussi à faire autant, sinon mieux que le RND, le principal rival, qui a déplacé Ouyahia et lui a offert une immense salle omnisports pleine de monde. En comparaison, faisait-on remarquer, le FLN s'est petitement contenté de la salle de la maison de la culture. Autre comparaison introduite, autant le chef du RND a été offensif en particulier à l'endroit de Belkhadem et accessoirement de son ministre de la Solidarité nationale, autant à force de vouloir jouer la « force tranquille », le représentant du SG du FLN s'est montré soporifique oubliant dans son discours qu'il était en campagne électorale. Son allocution dans le style langue de bois des années de plomb a été essentiellement à la gloire du président de la République. Le seul semblant de petite pique a été à la fin de son intervention, lorsqu'il a cité le chef du gouvernement en disant qu'il a été « celui qui a fait preuve de courage en augmentant les salaires, ce que d'autres milieux politiques ont critiqué ». La salle était tellement sur sa faim que le mouhafedh s'est cru obliger d'improviser à sa suite un discours pour revenir à l'essentiel. Mais sans préparation, il s'est contenté de rappeler à l'auditoire que le FLN avait besoin des voix des électeurs.