Les dernières chutes de pluies qui ont fait des dégâts énormes à travers la wilaya de Tizi Ouzou, semblent être avantageuses pour les jeunes chômeurs de la commune d'Aït Yahia Moussa. A peine le beau temps de retour, les dizaines de jeunes désœuvrés de la localité se sont précipités, munis de pelles et des tamis du fortune, vers l'oued pour y ramasser du sable. En effet, depuis une semaine déjà, les camions et autres engins n'ont cessé de faire des va-et-vient, pour transporter et revendre ce fameux matériau de construction. Malgré la dureté du travail, les jeunes sont ravis ! Parce que tout simplement cela leur permet de gagner de l'argent. « Les pluies importantes qui se sont abattues durant quatre jours, ont permis à cet oued de se remplir de beaucoup du sable », déclare cet adolescent, souriant. Il a gagné 15 000 DA pour six jours de travail, confie-t-il fièrement. « Certes, c'est très dur mais le chômage et la pauvreté le sont davantage », souligne un autre. Les prix de vente de ce produit sur place, sont dérisoires. Une charge de dix tonnes est cédée sur place à 4500 DA et qui sera revendue ensuite par les transporteurs pour 7500 DA ou plus ; cela dépend de la distance à parcourir. Interrogés sur les dangers que peut provoquer ce genre de pillage à l'écologie et particulièrement à la nappe phréatique, ces jeunes, dont la majorité est illettrée, disent ne rien savoir du tout. « Aucune idée à propos de cela ! », nous a rétorqué l'un d'eux. Mais, le danger est réel. En effet, le pont qui traverse ce même cours d'eau reliant tous les villages du versant ouest du chef -lieu communal, est menacé de s'écrouler. Les citoyens commencent déjà à s'inquiéter. « Si cela continue à pleuvoir et avec le pillage effréné du sable à proximité de ce pont, son écroulement est inévitable », lance un habitant conscient du danger. En effet, les fondations des supports de cet ouvrage sont déjà visibles alors qu'une station de fourgons est improvisée depuis des mois sur le même pont. Toutefois, les autorités locales affichent une indifférence face à un danger qui s'annonce de manière imminente.