C'est sous le thème générique « Regards croisés du désert... à la mer » qu'une exposition colorée se décline aux esthètes des arts plastiques et de la photographie. Originalité et créativité sont les maîtres mots de cette exposition qui orne une partie des cimaises de la bibliothèque. Farida Sellal et Amor Idriss Dokman sont deux talentueux artistes qui ont voulu donner un cachet particulier à leur exposition, en donnant deux approches différentes de leur travail. L'un s'est armé de son boîtier, l'autre s'est servi de sa palette. Ils ont immortalisé avec un style personnalisé les mêmes séquences parlantes du désert et de la mer. Farida Sellal se défend d'être une artiste photographe. Cette amoureuse éperdue de l'Algérie se définie comme celle qui traque le moment offert. « Depuis longtemps, dit-elle, je m'attarde à épier chaque élément du monde, en contemplant chaque fragment de cette œuvre appartenant à ma terre natale. J'ai souvent regardé embrassé et cajolé le visage qu'elle m'offrait. Du Désert... à la mer, mon visage a si souvent frôlé le sien. » Comment a pris naissance le projet de l'exposition en question ? Sa rencontre avec son « binôme » s'est faite un jour alors qu'elle travaillait sur son ordinateur, quand un artiste lui, a été présenté. Sous ses yeux, des mosaïques de photos défilent... Quelques minutes plus tard, il lui demande la permission de les peindre. L'idée première était de présenter à Dokman une multitude de photographies et de le laisser choisir en toute liberté, surtout celles qui l'ont particulièrement touché dans sa sensibilité d'artiste peintre. « C'est ainsi qu'inconsciemment, explique Farida Sellal, que Dokman et moi, soucieux d'exprimer un regard de tous les jours sur les multiples manifestations des paysages, des personnages ou des expressions d'un temps passé, que nous sommes tombés dans cette formidable aventure temporelle et spatiale ». Leur histoire ne s'est pas arrêtée là. Ce n'était qu'une première leçon d'adaptation et une communion sereines de la nature et du savoir, de l'utile et du beau, de la création et de la spiritualité. La deuxième leçon se matérialisa par un voyage-espace, du désert à la mer mais aussi dans le temps. Farida Sellal avoue avoir été subjuguée par le talent et la sensibilité de Dokman, qui sans le savoir et au-delà du temps, l'a transporta dans le souvenir de sa mère. Les quarante œuvres exposées témoignent d'un savoir-faire certain. Ainsi, le visiteur est invité à surfer en faisant une double interprétation de la même œuvre. A l'ombre de la lumière, Face au temps compté, L'arche de la vie, Remontée des eaux éclatées, Sur l'ardoise de mon enfance, Fierté et certitude, Je te reconnais au commence de mon premier souffle, sont autant d'œuvres regorgeant de rêveries et d'intonations musicales , incitant plus d'un à un voyage à travers le temps et l'espace.