Une artiste écologique qui allie son art à une cause juste... Une exposition d'arts plastiques orne depuis mercredi les cimaises de l'hôtel Aurassi. «Sylvie Proidl a consacré sa vie à lutter pour la défense de l'environnement. Elle peint les forêts virées. Elle a voulu enrichir sa palette en peignant une autre zone qui mérite protection, le désert...», nous a confié Thomas Michael Baier, l'ambassadeur d'Autriche. Organisée conjointement par l'ambassade d'Autriche et la Fondation Déserts du monde, laquelle est présidée par le ministre de l'Environnement, Chérif Rahmani, qui est aussi porte-parole honoraire et ambassadeur des Nations unies pour l'année 2006, cette expo renferme une vingtaine de tableaux de grand format peints à l'huile. L'Autrichienne, Madame Proidl, présente à Alger le cycle Les Jardins heureux dont le sujet principal sont les forêts tropicales qu'elle a vues en Amérique latine et la culture de leurs habitants. Elle consacre sa première exposition ici, aux Jardins heureux, un lieu fictif d'harmonie entre l'homme et la nature. Le concept de ce travail est l'amalgame de divers paysages des Caraïbes, du Pacifique et d'Amérique centrale, combinés aux pictogrammes du désert algérien. Les surfaces de pierres couvertes des fameuses peintures et gravures rupestres forment le pilier de la culture humaine tout en se situant dans des contrées de vie menacées. Les couches de peinture vernissée mettent en valeur avec art les détails lumineux des plantes exotiques. Les titres de ses tableaux sont un ensemble de couleurs déclinées en vert, bleu, jaune avec des qualificatifs notamment Rouge vermillon sur terre verte, Vert de vessie sur vert olive, Vert jaunâtre sur bleu minéral, Bleu outremer foncé sur gris vert, Bleu azur sur gris de sable... sans oublier le nombre des rochers... Les titres des oeuvres reflètent la dénomination exacte des peintures à l'huile utilisées et taisant délibérément les topographies précises. Ceci est fait dans un but de prise de conscience globale des problèmes de l'environnement. Madame Proidl a fait ses études à l'université des art appliqués de Vienne, ville où elle vit et travaille. Les sujets de son art conceptuel varient toujours autour de la mise en évidence d'écosystèmes menacés en essayant de les transformer par son art. «Mon thème est les forêts tropicales. Pour cette expo, j'ai choisi de tourner mon sujet autour de l'environnement auquel il faut prendre soin en ne jetant pas, par exemple, des bouteilles en plastique dans les fleuves. Tout le monde est concerné par cela. Je pars découvrir le désert algérien le 22 avril, en me rendant à Djanet. Généralement, mon expo réduite faute de moyens de transport - est une installation avec lumière et musique. C'est de l'art contemporain, mais là, c'est un problème de transport qui a réduit l'expo, ceci dit, ma peinture est là. Il faut protéger la nature en danger», nous a confié l'artiste-peintre. «L'artiste va visiter le Sud algérien avec lequel on fera la liaison entre deux mondes inhabités mais qui sont différents, aux antipodes, où elle exercera son regard, son goût pour l'esthétisme et son grand génie», soulignera Chérif Rahmani qui réitéra son engagement à défendre le désert, car, dit-il, «c'est un espace où sont nées les civilisations qui ont laissé d'importants savoir-faire que ce soit en sculpture ou en matière d'urbanisme. Il nous incombe, à nous, de pouvoir le célébrer et ne pas l'oublier». L'expo de Sylvie Proidl est ouverte jusqu'au 29 avril.