Le groupe Belhocine Aïssa (GBS) dont le patron vient tout juste de signer un contrat, le premier du genre à l'échelle nationale, avec Sonatrach pour la distribution de carburant, semble mal digérer les coups qu'il a encaissés de la direction des mines et de l'industrie (DMI) de la wilaya de Tiaret quelques jours seulement après l'entrée en production de son usine (emplissage du GPL) implantée à Guertoufa, à quelques encablures à la sortie nord de Tiaret. Une entreprise qui a coûté, à son promoteur, plusieurs milliards et devant porter sur la mise en bouteille sur place du gaz butane, un produit très demandé et qui fait jaser l'actualité nationale ces derniers temps. Une sortie qui a tout l'air d'une levée de boucliers incompréhensible envers un investisseur qui peut se targuer d'être une entreprise locale, classée première, du fait de sa politique d'emploi avec le recrutement d'une centaine de personnes, nonobstant l'apport qu'elle constitue pour le fisc. A bien lire la lettre de la DMI adressée à Aïssa Belhocine, exploitant du MCE-Guertoufa (Tiaret) en date du 26 janvier, on serait tenté de croire à une supercherie, n'étaient les réponses tout aussi sèches et claires, de surcroît documentées de GBS. « L'activité d'enfûtage et de distribution exercée dans sa forme actuelle est qualifiée de non conforme » et « absence d'information et utilisation de bouteilles de gaz butane d'un autre opérateur qu'on devine être Naftal sans autorisation préalable », lit-on en substance dans la lettre envoyée à GBS et finir par demander manu militari « d'arrêter immédiatement toute activité jusqu'à mise en adéquation de l'activité avec les dispositions réglementaires édictées par arrêté du ministère de l'Energie et des Mines et du cahier des charges ». Des propos sentencieux qui situent clairement la démarche, empreinte de frilosité quand il s'agit d'un opérateur privé - qui plus est sans prendre connaissance du dossier qui a requis, comme le souligne GBS, « une longue procédure de mise en conformité que cette même direction suivait de près ». Des bouteilles, est-il précisé « non contrôlées et sans souscription d'assurance ». La DMI a-t-elle oublié que c'est sur sa proposition qu'un arrêté du wali fut remis à GBS, tout autant qu'un autre délivré par la tutelle, c'est-à-dire le ministère de l'Energie et des Mines ? Alors à quoi rime tout ce charivari ? A la DMI, le directeur dit inscrire son action « dans un souci de garantir de meilleures conditions de sécurité » à cette jeune entreprise qui vient juste avec ses 2000 bouteilles/jour compléter une production de Naftal qui tourne, elle, à 18 000 bouteilles/jour, c'est-à-dire neuf fois plus que GBS. Le conflit sera-t-il pour autant clos ? M. Helassa précise qu'« il n' a aucune velléité de bloquer GBS, mais que l'emploi d'une bouteille appartenant à un concurrent, Naftal, ne saurait être toléré ». Sur ce point, le PDG de GBS précise : « Il y a gel par le ministère de l'Energie et des Mines des modalités d'interchangeabilité concernant la bouteille de gaz butane. » Une disposition qui n'empêche pourtant pas cet investisseur de labelliser son produit, car là, diront certains spécialistes, il y a matière à réflexion à voir tous ces accidents qui surviennent dans les ménages et qu'aggrave un manque de contrôle de la garantie décennale qui a laissé la voie libre à l'exercice illégal de cette activité, quand bien même les textes seraient revus à l'aune de l'ouverture du marché, mais aussi de l'ouverture de certaines activités dévolues aux seules filiales de Sonatrach.