Il s'agit de commémorer le soulèvement du 17 novembre 1973 des étudiants de l'Ecole polytechnique d'Athènes réprimée dans le sang. Thessalonique (Grèce). De notre envoyé spécial Plusieurs cinéastes, dont Costa Gavras, étaient dans la rue. Le réalisateur gréco-français a annoncé lors d'une conférence de presse que son prochain film, un road-movie Eden is West, sera tourné à Thessalonique. En prenant possession du port de la grande cité qui héberge cette année encore le festival, les projections continuent. C'est un bon cru. Toutes sortes de fictions, de documentaires, de digital, d'expositions, de master-class (avec l'acteur John Malkovich) ou de grandes rétrospectives comme celle de Mikio Naruse sont dans le vaste programme. Thessalonique, géopolitique oblige, accueille comme chaque année les films de la région des Balkans, Turquie, Bosnie, Roumanie, Serbie, Croatie, Bulgarie, Hongrie, Albanie. Après avoir été byzantine, ottomane et enfin grecque macédonienne, Thessalonique est demeurée tout le temps balkanique... Les films des Balkans montrés ici illustrent naturellement la situation historique, politique, économique de cette région meurtrie. Il y a deux films serbes sur la guerre civile qui a abouti à la disparition de la Yougoslavie. Zivkovic et Galobuvic montrent la Serbie actuelle comme une zone sinistrée. La guerre est aussi au centre de la production croate de Svilicic. La honte de ce qui s'est passé, on la voit à travers les relations d'un père et de son fils qui ne se parlent plus, qui ne peuvent plus se supporter. L'Albanais Besnik Bisha redit dans son film tout ce que le stalinisme a marqué la sombre histoire de son pays. Corruption, bureaucratie, dégradation de l'environnement sont dans le film roumain California Dream de Cristian Nemescu. Et les cinéastes turcs pour leur part abordent le problème kurde et l'islamisme fondamontaliste. Bref, au festival de Thessalonique on est au cœur des Balkans, dont le cinéma a dépassé les frontières de la région, avec la Palme roumaine à Cannes cette année.