Le vieux bâti et les habitations précaires demeurent incontestablement une contrainte de taille à laquelle est confrontée Annaba, à l'instar d'ailleurs de toutes les grandes villes du pays. La vieille ville ou encore la Place d'Armes, comme aiment à la désigner ses occupants, résiste mal aux vicissitudes du temps. Le quartier, qui renferme des pans entiers de l'Histoire, notamment anté-coloniale, est en perpétuelle déperdition, avec en plus la menace permanente sur la vie de ses habitants. L'absence d'une action, de grande envergure, inscrite dans une politique globale de réhabilitation et d'entretien fait que la ville se dégrade, et des parties entières menacent carrément ruine. La rénovation du tissu ancien concerne en fait plusieurs quartiers comme Béni M'haffeur, la cité Ausas, la Colonne et Sidi Salem, lequel a opéré sa mue et changé complètement de physionomie après l'éradication des baraques et la réalisation de nombreux programmes d'habitat. La création de la vieille ville par Zaoui Benziri remonte à l'an 405 de l'hégire (1060 de l'ère chrétienne). Son tissu urbain est fait de ruelles très étroites et d'impasses où les habitations traditionnelles, à la structure très complexe, sont imbriquées dans les souks, à proximité des mosquées. Les immeubles les plus dégradés sont visiblement ceux datant de la période coloniale, plus densifiés que les constructions arabo-turques. Les architectes sont unanimes à dire que la ville, en tant que patrimoine historique et civilisationnel, peut être récupérée par des actions de rénovation, de réhabilitation, de restauration, mais aussi de démolition, là où l'habitat semble irrécupérable. Dans tous les cas de figure, l'entreprise s'avère budgétivore et exige beaucoup de savoir-faire.