L'euro a atteint un nouveau record contre le dollar, à près de 1,48 euro, sur une rumeur d'une nouvelle baisse d'urgence des taux d'intérêts aux Etats-Unis. Hier, vers 9h55 GMT, l'euro s'est hissé jusqu'à 1,4782 dollar, mieux que le dernier record, en date du 9 novembre, de 1,4752 dollar. Selon plusieurs cambistes en Europe, une rumeur court selon laquelle la Réserve fédérale des Etats-Unis (Fed) pourrait annoncer une réduction d'urgence de ses taux d'intérêts à l'occasion de la publication du compte rendu de sa dernière réunion de politique monétaire des 30 et 31 octobre. Ainsi, les marchés parient que la Fed agira préventivement en baissant son taux d'intérêt directeur pour donner un peu d'oxygène à la croissance et tenter d'empêcher une récession. Le taux directeur de la Fed est passé de 5,25% début septembre à 4,50% depuis le 31 octobre. Les investisseurs tablent d'ailleurs sur une écrasante majorité pour un nouvel assouplissement monétaire en décembre, qui porterait les taux à 4,25%, à peine plus que les 4% pratiqués par la Banque centrale européenne (BCE). « La probabilité d'une baisse de 50 points de base d'un coup a augmenté avec la publication récente de données économiques médiocres, en particulier en provenance du marché immobilier », soulignent des économistes. Cette baisse des taux diminuera le rendement du dollar, et donc l'incitation à investir aux Etats-Unis. Elle diminuera en conséquence la demande pour le billet vert. Toutefois, le directeur général adjoint du Fonds monétaire international (FMI), John Lipsky, a estimé hier que le dollar restait encore surévalué alors que la monnaie unique européenne venait de battre un nouveau record de taux de change. Le même responsable a ajouté que si la faiblesse continue du dollar américain lors des dernières semaines a été favorable à la croissance économique dans le monde, tout mouvement abrupt dans les taux de change ne serait cependant pas bienvenu. Selon lui, les turbulences observées récemment sur les marchés financiers ont contribué à « augmenter les risques pour la croissance mondiale », mais cela n'empêchera pas la croissance de progresser, car les « fondamentaux de l'économie mondiale restent solides ». Les deux risques actuels sont la flambée des prix du pétrole et la crise sur les marchés financiers, selon l'analyse du responsable du FMI qui ne table toutefois pas sur un danger de manque de capitaux sur les marchés. L'important, selon lui, est de rétablir la confiance dans les marchés financiers et là « la transparence sera importante et utile ».