Dimanche 25 novembre aura lieu l'inauguration du « mémorial national des disparus » érigé au couvent Sainte-Claire de Perpignan. Paris. De notre bureau Sa conception a été confiée par le sénateur-maire UMP de Perpignan, Jean-Paul Alduy, au Cercle algérianiste, organisation de nostalgiques de l'Algérie coloniale. Selon Jean-Marc Pujol, adjoint au maire en charge du dossier, « environ 3000 noms » vont être gravés sur une plaque de 15 mètres de long sur 2 mètres de haut apposée sur un des murs extérieurs de l'ancien couvent Sainte-Claire. « Ce qui est grave, c'est que ce monument instrumentalise les mémoires et les souffrances réelles et légitimes de certaines victimes européennes, alors qu'il en occulte d'autres. Avec ce mémorial, tous les ingrédients idéologiques sont présents pour enflammer une nouvelle guerre des mémoires, pour diviser et attiser la haine et le communautarisme », dénoncent vingt-et-une organisations départementales et trente-et-une organisations nationales opposées à cette réalisation et qui organisent un rassemblement à Perpignan le samedi 24 novembre à 14h, place de la Victoire. Ces organisations considèrent que « tout au contraire, un mémorial installé sur un espace public s'inscrivant dans une démarche de réconciliation et de paix aurait dû rendre hommage à toutes les victimes de la guerre d'Algérie ». Des prises de parole de personnalités nationales alterneront avec des lectures de textes et des séquences musicales lors du rassemblement du 24 novembre pour rendre hommage « à toutes les victimes de la guerre d'Algérie ». Par ailleurs, dans un appel du 7 novembre 2007, le collectif Non au musée de la mairie de Perpignan à la gloire de la colonisation relevait qu'« alors que le discours sur les bienfaits de la colonisation semble être revenu à la mode, tout ce que la France compte de nostalgiques de l'Algérie française et d'apologistes du colonialisme lèvent la tête. Divers projets s'inscrivent plus ou moins dans cette perspective, tel le Mémorial national de la France d'outre-mer annoncé à Marseille, le Musée de l'histoire de la France en Algérie à Montpellier, et à Perpignan, un Centre de la présence française en Algérie ». Les signataires de cet appel y sont « résolument opposés ». Tout comme ils sont « inquiets » de l'annonce par le Premier ministre de la création en 2008 d'une fondation pour la mémoire de la guerre d'Algérie en application de l'article 3 de cette même loi du 23 février 2005, article que « ses deux prédécesseurs avaient, compte tenu des réactions que cette loi avait provoquées, eu la sagesse de ne pas mettre en œuvre ». Ils affirment soutenir « les musées, centres de documentations ou mémoriaux où s'écrirait l'histoire : celle des colons, des immigrants et des militaires, mais aussi celle des colonisés, ce qui implique de travailler aussi avec des historiens algériens » et « toutes les réalisations qui, sans privilégier ni ignorer aucune mémoire, chercheraient à poser un regard apaisé sur ce passé et s'inscriraient dans une démarche de réconciliation pour l'avenir ».