La privatisation des entreprises publiques sera, selon le président de la Confédération générale des entrepreneurs et opérateurs algériens (CGEOA), un des sujets principaux de la prochaine bipartite gouvernement-patronat prévue pour la fin du mois en cours. Il sera question, a-t-il dit, notamment de l'étude des modalités de cession des entreprises proposées à la privatisation (cession totale, prise de participations, partenariat). Ainsi, le processus de privatisation, relancé à la suite de la sortie médiatique du chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, semble d'ores et déjà avoir pris en compte le privé national pour la reprise des entités publiques économiques mises à la vente ou en voie de l'être. En tout cas, l'annonce faite par le chef du gouvernement tout récemment à propos de la relance du processus de privatisation des entreprises publiques, qui jusque-là marquait le pas, a été favorablement accueillie par le privé national structuré dans différentes associations patronales. Des négociations sont en cours actuellement entre des opérateurs économiques privés et le Conseil des participations de l'Etat (CPE) pour voir les modalités et les conditions de reprise de certaines entreprises publiques proposées à la vente. Si toutefois l'appel d'offres relancé par le gouvernement ne fait aucune distinction entre les éventuels repreneurs, quelle que soit leur nationalité, le patronat national, en revanche, souhaite à ce que l'appel d'offres en question « privilégie » avant tout l'opérateur économique algérien. « La relance du processus de privatisation doit être abordé sous l'angle du partenariat algéro-algérien », a estimé le président de la CGEOA, Habib Yousfi. Pour cet opérateur privé, « l'Etat doit se désengager de la gestion économique et se consacrer à sa noble mission de régulateur ». Il faut aussi, ajoute-t-il, qu'il « cesse de financer les entreprises publiques déficitaires ». La privatisation n'est pas, note M. Yousfi, « une panacée » et elle ne signifie pas non plus « bazarder » les entreprises publiques. Sans pour autant donner des noms, plusieurs entreprises publiques déficitaires activant dans le secteur de l'agroalimentaire font l'objet, a annoncé le président de la CGEOA, de propositions de reprise de la part des opérateurs économiques privés nationaux. Le président du Forum des chefs d'entreprises (FCE), Omar Ramdane, estime, pour sa part, que la relance du processus de privatisation doit se faire « en dehors de toute pensée dogmatique ». L'opérateur économique relève, en revanche, que ce processus « a accusé un retard considérable ». « On a perdu énormément de temps et plusieurs entreprises publiques ont perdu leurs parts de marché et sont devenues inintéressantes pour des éventuelles reprises », explique le patron du FCE. Les minoteries, l'agroalimentaire, les matériaux de construction sont parmi les secteurs, souligne Omar Ramdane, « qui ont perdu d'importantes parts de marché ces dernières années ». A propos de l'impact social des privatisations, notre interlocuteur affirme que « les pouvoirs publics ont suffisamment de moyens pour atténuer grandement l'impact de ces privatisations ». Aussi, reproche-t-il, le processus de privatisation en Algérie a manqué surtout de « savoir-faire » voire d'un « mode d'emploi ».