Les patrons comptent cette fois-ci aller en rangs serrés à cette bipartite et éventuellement à une tripartite. L'investissement privé, le foncier industriel, la lutte contre l'économie parallèle, la réforme fiscale et parafiscale ainsi que la privatisation, seront au centre d'une bipartite gouvernement-patronat a indiqué, hier, le président de la Confédération nationale du patronat algérien (Cnpa). S'exprimant sur les ondes de la radio Chaîne I, M.Naït Abdelaziz ajoutera qu'«un mémorandum commun, rédigé par les quatre confédérations patronales et renfermant des propositions concrètes autour des cinq dossiers, est fin prêt et sera présenté au gouvernement lors de la prochaine bipartite». M.Naït n'a, toutefois, pas révélé la date de cette réunion, se contentant de la lier au calendrier du chef du gouvernement. Cette rencontre capitale, qui intervient après la bipartite gouvernement-UGTA, permettra de cerner les différents points inhérents à la prise en charge des revendications des travailleurs et l'adaptation de l'outil de production aux nouvelles normes requises en prévision de l'adhésion de l'Algérie à l'OMC ainsi que la mise en oeuvre, au courant du prochain semestre, de l'accord d'association avec l'Union européenne. Un pour tous, tous pour un, les patrons comptent cette fois-ci aller en rangs serrés à cette bipartite et éventuellement à une tripartite. Ces organisations patronales, à savoir, la Cnpa, la Confédération des industriels et producteurs algériens (Cipa), la Confédération algérienne du patronat (CAP) et la Confédération générale des entrepreneurs et opérateurs algériens (Cgeoa) envisagent d'aller à l'«assaut» de l'Exécutif avec «une plate-forme commune», souligne Naït Abdelaziz qui s'exprimait au nom du patronat. L'invité de la Radio a estimé que le financement du secteur privé par les banques restait «insuffisant et doit être revu», que la récente décision gouvernementale de récupérer les terrains non exploités était « une bonne initiative dont le patronat doit accompagner l'application » et que les actions de lutte contre le marché informel étaient «encourageantes mais insuffisantes». Pour ce qui est de la réforme fiscale et parafiscale, le patronat, a dit M.Naït Abdelaziz, trouve anormal que les entreprises publiques bénéficient d'une enveloppe estimée à 35 milliards de DA, alors que les entreprises privées ne bénéficient pas d'un même traitement. Concernant le dossier de la privatisation, les organisations patronales considèrent qu'elle constitue «une nouvelle dynamique d'investissement et de redéploiement du secteur public et dont l'application doit impérativement se faire dans la transparence et en concertation avec le partenaire économique», a-t-il conclu. Pour sa part, M.Abdellaoui Sid Ali, vice-président de la Cgeoa a appelé le gouvernement à «éviter un transfert du monopole de l'Etat à quelques familles et une marginalisation des managers algériens qui n'ont pas beaucoup d'argent mais possèdent un énorme savoir-faire». Le gouvernement a rendu public, la semaine dernière, une liste de 972 entreprises publiques à privatiser sur les quelque 1.200 existantes. Le représentant du Forum des chefs d'entreprise (FCE) a avancé, de son côté, que la création d'un fonds d'investissement regroupant les membres du forum est actuellement à l'étude. Il citera dans ce cadre, la définition des possibilités d'éventuelles prises de participations dans des grandes entreprises telles les cimenteries.