Un mémorandum aura valeur de document de base aux pourparlers qui promettent d'être très serrés. Quatre organisations sont partie prenante dans cette rencontre, la première du genre, qui tend à placer le patronat national privé comme un partenaire incontournable. Il s'agit pour les deux partenaires de poser les jalons de la nouvelle configuration économique à l'ère du libéralisme. Le privé national dans ce round décisif de négociation avec l'exécutif, compte s'impliquer d'une manière effective dans le processus de privatisation qui entamera une nouvelle étape dans laquelle il sera pleinement appelé à jouer un rôle primordial. Les organisations concernées sont la Confédération générale des entrepreneurs et opérateurs algériens (Cgeoa), la Confédération nationale du patronat algérien (Cnpa), la Confédération algérienne du patronat (CAP) et enfin la Confédération des industriels et des producteurs algériens (Cipa). Elles seront munies d' un mémorandum concocté pour l'occasion. Ce mémorandum aura valeur de document de base aux pourparlers qui promettent d'être très serrés. Lesdites organisations ont tenu des réunions antérieures afin de mettre en place une plate-forme de revendications commune qui sera soumise au chef du gouvernement lors de la rencontre décisive d'aujourd'hui. Les tractations seront axées sur cinq dossiers économiques de première importance. L'investissement privé, le foncier industriel, la lutte contre l'économie parallèle, la réforme fiscale et parafiscale ainsi que la privatisation. La réunion permettra de passer en revue les préoccupations du partenaire économique. Elle aura également pour effet de cerner les différents points inhérents à la prise en charge des revendications des travailleurs et l'adaptation de l'outil de production aux nouvelles normes requises en prévision de l'adhésion de l'Algérie à l'OMC, ainsi que la mise en oeuvre, au courant du prochain semestre, de l'accord d'association avec l'Union européenne. Cette bipartite est un préambule à la tripartite dont la date sera fixée ultérieurement. Pour les principaux concernés, les présentes négociations devront définir les modalités et les paramètres à même de relancer la croissance et l'investissement. Les patrons, au cours de ce face-à-face avec l'Exécutif, ont pour mission la sensibilisation de ce dernier sur les problèmes encourus et les contraintes auxquelles ils sont confrontés dans l'exercice de leurs fonctions. Ils proposeront plusieurs mesures susceptibles d'instaurer affirment-ils «une collaboration durable et un débat continu en institutionnalisant ce cadre de concertation». Les concepteurs du mémorandum qualifient leurs propositions et leurs recommandations de «contribution utile». Celle-ci leur permet d'asseoir leur participation et leur implication dans «la réussite de la relance économique». L'un des doyens du mouvement patronal privé est président de la Cgea, Habib Yousfi, qui a souligné à l'APS que la coordination «tend, à travers ses recommandations, à être un allié du gouvernement et non pas son vis-à-vis». Il a formulé le voeu de voir «la résolution des nombreux problèmes soulevés dans le mémorandum qui vise, en définitive, une accélération franche des réformes». Le secteur public sera aussi présent, représenté par l'Union nationale des entrepreneurs publics (Unep). Il posera l'épineux problème de la «faible participation de l'entreprise publique dans la croissance». Le président de l'Unep, M. Ahcène Benyounès, a estimé que la participation à la croissance est «globalement insuffisante, mais que certaines branches d'activité ont perdu des parts de marché, surtout dans les industries manufacturières, du fait de la progression de l'économie informelle, qui a eu un impact plus que négatif sur la survie même des entreprises publiques». L'Unep fera une intervention sur le dossier des privatisations. M.Benyounès, considère que le débat sur ce sujet est «clos dans la mesure où des lois en la matière existent, il est question à présent de définir les modalités et le rythme des privatisations». Ce sujet précisément sera sans nul doute l'un des plus importants volets sur lequel devra plancher la bipartite.