La Bourse d'Alger qui n'a pas reçu un seul nouveau titre depuis 1999 a quelque chance d'être réactivée dans les tout prochains mois avec l'introduction prioritaire de 4 entreprises publiques. Le Conseil des participations de l'Etat (CPE) a en effet décidé (résolution 03/38 du 3 septembre 2004) de relancer le train des privatisations au moyen de l'Offre publique de vente (OPV) d'une partie du capital social de l'hôtel El Djazaïr, de la cimenterie de Aïn Kébira, de l'Entreprise portuaire de Skikda et du CTC Centre. Quatre sociétés qui ont la particularité d'être économiquement performantes, financièrement opulentes et relativement aisées à évaluer. Sept autres sociétés sont d'ores et déjà désignées par le même CPE pour succéder à ce premier lot de privatisation au moyen de la bourse. Il s'agit de l'Entreprise portuaire de Béjaïa, de l'Entreprise portuaire d'Arzew, de la cimenterie de Chlef, de l'ENGI, de l'ENTMV, du CTC Est et du LNHC. La préparation des quatre premières offres publiques de vente est confiée au Centre des techniques de l'information et de la communication (CETIC), un bureau d'études national spécialisé dans le conseil, la formation, la communication et l'évaluation patrimoniale des entreprises. Le CETIC est un partenaire de l'Union européenne (MEDA) dont l'Unité de gestion du programme d'appui à la restructuration et la privatisation (UGPARP) tient à la disposition de l'Algérie environ 3 millions d'euros d'aide à la réforme des entreprises. Le CETIC a déjà conclu avec la SGP Cimenteries le contrat d'évaluation de la cimenterie de Aïn Kébira. L'ouverture du capital de ces quatre entreprises pourrait, nous dit-on, atteindre, voire dépasser 40% de leur capital social respectif. Pour que l'action soit à la portée des petits épargnants, leurs valeurs devraient être contenues, selon les caractéristiques de chacune des entreprises concernées, dans la fourchette de 400 à 500 DA. Les actions acquises seront, précise-t-on, dématérialisées et leur gestion confiée à un dépositaire central (Algérie-Clearing) créé à cet effet. Les intermédiaires en bourse créés à la faveur des premières introductions en bourse ayant pratiquement tous disparus, ce sont les banques intermédiaires en bourse qui seront chargées de cette activité en attendant que de nouveaux IOB se constituent. Le CETIC, qui a organisé une journée de formation à l'attention des cadres dirigeants des quatre sociétés désignées par le CPE, compte mettre l'accent sur les volets formation et communication parce qu'ils sont déterminants pour la réussite des OPV projetées mal servies par l'expérience désastreuse des cotations précédentes (ERIAD Sétif, Saïdal et El Aurassi) dont la valeur des actions a considérablement chuté faute d'activité à la Bourse d'Alger. Le challenge consiste à redonner, au moyen d'une judicieuse action publicitaire, confiance aux épargnants échaudés par ces mauvaises expériences. La difficulté est d'autant plus grande que les offres publiques de vente qui seront lancées seront fortement concurrencées par les emprunts obligataires que s'apprêtent à émettre un certain nombre de grandes entreprises (Air Algérie, Sonatrach, etc.).