La lutte contre le VIH/sida semble marquer une nouvelle ère en Algérie. Un plan national stratégique pour la période 2007-2011 vient d'être élaboré par la direction de la prévention avec l'appui de l'ONUsida, le comité national de lutte contre le sida, le comité médical national de lutte contre les maladies sexuellement transmissibles et le sida et des experts de l'OMS. Il est soumis depuis hier à validation dans le cadre du séminaire-atelier organisé par le ministère de la Santé et l'ONUsida à l'hôtel Mazafran à Zéralda, et ce, jusqu'au 26 du mois en cours. Dans le souci de mieux adapter ce nouveau plan et afin d'éviter que les mêmes erreurs commises lors du précédent se reproduisent, les initiateurs de ce plan ont pensé à renforcer l'encadrement de cette opération par la création d'un conseil national de lutte contre le VIH/sida. Un organisme qui sera rattaché à la chefferie du gouvernement ou à la présidence de la République, propose-t-on. Ce qui fera mieux avancer, selon certains observateurs, la lutte anti-sida qui est jusque-là tributaire des intérêts personnels des uns et des autres, tout en rappelant que l'Algérie a raté les financements, arrachés auprès du Global Found, de deux années de son programme 2002-2006 par rapport à ses voisins maghrébins. « Il faut aller vers la création d'un cadre supra-ministériel pour dépasser tous les blocages. Le ministère de la Santé n'est qu'un acteur dans la coordination multisectorielle. Il ne peut pas instruire les autres secteurs de l'exécution des directives », dira le Dr Ouahdi, directeur de la prévention au ministère de la Santé, à l'ouverture des travaux. Ainsi, un avant-projet de texte portant création du conseil national a été proposé et sera soumis au gouvernement. Ce conseil sera, selon le Pr Mehdi, coordonnateur du plan national stratégique de lutte contre les IST/VIH/sida (PNS) 2007-2011, chargé de l'orientation, de la coordination, du suivi et de l'évaluation de l'ensemble des activités de lutte contre le VIH/sida. Il sera dirigé par un président nommé par décret présidentiel, sur proposition du ministre de la Santé. Il veillera à l'exécution du plan national stratégique en la matière et à élaborer des mesures entrant dans le cadre de la politique nationale de lutte contre le VIH/sida. Pour le Pr Dif, président du comité national de lutte contre les IST/VIH/sida (CNLS), il faut mettre des garde-fous pour réussir ce programme et capter l'attention des bailleurs de fonds et des organismes internationaux. La création de ce conseil aidera beaucoup dans la réalisation de ce projet quinquennal, a-t-il estimé. « Il faut coordonner nos actions pour être plus efficients pour protéger notre jeunesse contre le mal qui est le vih/sida ». Après tous les efforts déployés depuis plus de vingt ans pour la lutte contre le vih/sida, il est temps, selon le Pr Dif, de penser à « mieux vendre ce que nous faisons ». L'engagement pris aujourd'hui s'inscrit dans le nouveau plan national stratégique (PNS) 2007-2011. Ce qui donnera, sans doute, un nouveau souffle à la lutte anti-sida, mais à condition que tout cela se fasse dans la transparence. La mise en œuvre des trois principes comme préalable, de l'accès universel comme objectif et le renforcement des capacités comme conditions de succès, ces trois axes principaux qui caractérisent ce plan font l'objet d'ateliers lors de ces journées. Des recommandations seront ainsi proposées et validées. Elles constitueront les bases de la nouvelle stratégie qui portera certainement de nouveaux axes d'intervention pour arriver à réaliser le sixième objectif du millénaire, à savoir stopper la propagation du vih/sida d'ici 2015.