Les étudiants de l'université Abderrahmane Mira de Béjaïa ont investi une nouvelle fois hier la rue dans un mouvement de protestation qui a gagné en ampleur. Ils étaient cette fois-ci quelques milliers à battre le pavé à partir du campus d'Aboudaou vers les Quatre chemins qu'ils ont occupé deux heures durant pendant lesquelles la circulation automobile a été interrompue. Le trafic routier était bloqué sur les deux axes de la RN12. La marche, qui s'était déroulée sans incident, a porté sur une plateforme de revendications relatives à la pédagogie et aux conditions de vie dans les cités universitaires. Les étudiants protestataires réclament la décentralisation des œuvres universitaires dont ils ont eu déjà à dénoncer « la mauvaise qualité » mardi dernier dans une marche qui a dérapé lorsque le siège de la DOU a subi des actes de saccage. Une affaire pour laquelle la justice a été saisie. Les marcheurs d'hier ont revendiqué la levée « sans condition » de ces poursuites judiciaires et expriment leur refus d'intégrer la nouvelle cité universitaire d'El Kseur. Dans une plateforme de revendications en 11 points, les représentants des étudiants qui demandent le départ « des responsables et personnels incompétents » réclament aussi leur participation dans les processus décisionnels et la possibilité d'un contrôle de la gestion des résidences par « les syndicats estudiantins autonomes ». Par ailleurs, le Syndicat d'entreprise des travailleurs de l'éducation (SETE), affilié à la FNTE, a battu hier le rappel de ses troupes dans une marche qui a ponctué une journée marquée aussi par un mouvement de grève dans la wilaya. Le syndicat a protesté contre la nouvelle grille des salaires de la Fonction publique qui a remis en cause le système indemnitaire que les syndicalistes espèrent pourvoir rétablir dans les dispositions du statut particulier du secteur qui est en phase d'élaboration. C'est dans cette perspective qu'a été organisé ce mouvement de protestation avec l'objectif de « permettre à la FNTE de négocier avec une position de force ». Laquelle FNTE est interpellée par le SETE pour l'organisation d'une conférence nationale « afin d'étudier avec les représentants syndicaux des wilayas le moyen le plus adéquat pour défendre les acquis et protéger les intérêts des travailleurs ». En fait, le syndicat d'entreprise propose de recourir à la rue « à la moindre embûche » qui se dresserait dans les négociations programmées autour du statut particulier entre la Fédération nationale des travailleurs de l'éducation et le ministère de l'Education. Outre une augmentation salariale « conséquente » pour l'ensemble des travailleurs du secteur et « une meilleure classification des postes », le SETE revendique « un statut particulier qui répond à un plan de carrière digne ». A signaler que les universités de M'sila, Lakhdaria (Bouira) et Tiaret ont connu des mouvements de protestation des étudiants qui dénoncent les conditions d'hébergement, de restauration, de transport, pour les uns, et la non-validation de leurs diplômes, pour les autres.