3000 étudiants, selon la police et près de 7000 selon les organisateurs, ont pris part à la protestation d'hier. La ville de Béjaïa a été rythmée, hier, par deux manifestations de protestation qui se rejoignent en matière de mots d'ordre. Ils dénoncent le marasme qui règne dans les secteurs de l'éducation et de l'université. Séparément, les travailleurs de l'éducation et les étudiants de l'université Abderrahmane-Mira ont crié haut et fort leur mécontentement, exigeant la satisfaction de revendications soulevées par la même occasion. Hier les étudiants frondeurs se sont mobilisés davantage dans une marche qui a démarré du campus Aboudaou, à la sortie ouest de la ville vers le carrefour des Quatre Chemins, qu'ils bloqueront, d'ailleurs, deux heures durant. Dans leur plate-forme de revendications, les étudiants ont brassé cette fois-ci large. Outre les revendications liées à l'hébergement, la restauration, l'hygiène, des insuffisances liées à la scolarité ont été ajoutées pour l'occasion. Dans le préavis de grève déposé hier, les comités des cinq résidences universitaires de Béjaïa parlent de «marasme qui a atteint son paroxysme au niveau du secteur des oeuvres universitaires». Devant «la situation critique caractérisée par une dégradation continuelle des conditions sociales et pédagogiques», ils invitent le directeur général de l'Officie national des oeuvres universitaires à intervenir pour «cesser la bureaucratie et la corruption qui égorgent l'administration». C'est vers 13 heures que les manifestants se sont dispersés, cette fois-ci, dans la calme, mais non sans promettre de revenir à la charge dès la semaine prochaine, si des mesures ne sont pas prises rapidement. Par ailleurs, des centaines de travailleurs de l'éducation ont battu le pavé du boulevard de l'ALN qui sépare la Maison de la culture et le siège de la wilaya. Arrivés devant le siège de la wilaya, les marcheurs ont observé un sit-in d'environ une demi-heure, avant de se séparer. Parallèlement à la marche du jour, les établissements de la wilaya de Béjaïa ont été paralysés par un mouvement de grève suivi, selon le Sete à 75%. Les étudiants reviennent à la charge à travers une autre marche ponctuée par un blocage de plusieurs heures du carrefour des Quatre Chemins, à l'entrée de la ville de Béjaïa. 3000 étudiants selon la police et près de 7000 selon les organisateurs, ont pris part à la protestation d'hier, qui se veut une nouvelle alerte quant à la gravité de la situation du secteur dans, notamment sa partie «oeuvres universitaires». C'est la deuxième manifestation du genre après celle menée par des comités de résidence, la semaine dernière.