Les potaches se sont indignés de l'attitude de la direction de leur établissement leur interdisant l'accès aux classes. « Le directeur vient de nous chasser de notre établissement. Il nous a dit qu'il n'y a pas cours, sans autres précisions », s'emportent les élèves. Scandant des slogans hostiles à l'encontre de leur direction ainsi qu'à l'endroit de l'académie d'Alger, les élèves ont animé les pourtours de « Dar Essahaffa » à tel point que les piétons, les automobilistes et même les journalistes se posaient des questions.Entourés d'un service d'ordre de la Sûreté nationale, filles et garçons endossant des sacs à dos ou portant des cartables, ont tenu, par ce geste, à crier leur ras-le-bol d'un établissement scolaire où le « minimum est inexistant » : « Par ces journées de pluie torrentielle et de froid glacial, nous n'avons pas de chauffage dans les classes ; par contre, au bâtiment de l'administration, oui. Les fenêtres au niveau des classes sont bloquées avec du contreplaqué, malgré cela le parterre est inondé », s'indigne cet élève. Son camarade enchaîne en précisant que « les classes ne sont pas éclairées, non pas parce qu'il n'y a pas d'électricité ou que les ampoules sont grillées, mais parce qu'il y a des courts-circuits suite à des infiltrations d'eau dans les classes. Même si cela constitue un danger évident pour la sécurité des élèves, rien n'a été fait jusqu'à présent », affirment en chœur les écoliers. Ils attestent que leur établissement, touché par le séisme de 2003, n'a pas été réhabilité d'une manière efficace. « La preuve, il y a des infiltrations d'eau de partout, et cela dure depuis des années. Les portes des classe ne se ferment pas et même si vous arrivez à les fermer, vous ne pourrez les rouvrir par la suite. » Poursuivant leur dénonciation, les protestataires ajoutent que les toilettes et les vestiaires sont dans un état pitoyable et les terrains de sports mal entretenus. « Nous n'avons même pas une salle de soins et si quelqu'un tombe lors d'une séance de sport, il est prié de rentrer chez lui. » Nous avons tenté de joindre le directeur de cet établissement ainsi que l'académie d'Alger pour avoir leur son de cloche. En vain. Il est utile de préciser que ce problème a été soulevé dans notre édition du 31 octobre dernier, soit il y a de cela près d'un mois, le jour où les enseignants ont débrayé. Force est de constater que rien n'a été fait jusqu'à présent. Au niveau du CEM les Frères Boudouara, à Staouéli, les élèves poursuivent leurs cours avec, comme seul éclairage, des bougies, affirme une parente d'élève, alors que des câbles électriques sont visibles sur le parterre des classes. A El Mouradia, l'un des quartiers huppés de la capitale, plus précisément à l'école primaire El Ghazali, aucun problème lié à la chaufferie centrale ou à des infiltrations d'eau de pluie n'a été soulevé. Au contraire, affirme une parente d'élève, les écoliers étudient, depuis plus de cinq années, sur un tableau spécial sans craie, mais avec un stylo spécial. Les chauffages sont installés dans chaque classe avec… des rideaux sur les fenêtres. L'école publique est équipée d'une cantine, d'une salle pour l'informatique et des terrains de sports gommés. Y a-t-il deux poids deux mesures dans l'aménagement des établissements scolaires selon l'implantation géographique et la fonction des parents d'élèves ? Ce qui est par contre sûr, c'est que M. Benbouzid, le ministre de l'Education nationale, devrait prendre au sérieux les revendications des élèves et de leurs parents.