Alors qu'on s'attendait, hier, à une franche reprise des cours, la grève a repris de plus belle. De nombreux lycées de la wilaya de Béjaïa ont été paralysés. Les établissements ont été, encore une fois, désertés par les élèves de terminale, qui continuent à décrier leurs programmes d'études. Certains lycées du chef-lieu de la wilaya de Béjaïa ne se sont pas contentés de la grève. Ils ont occupé la rue. La grogne est montée. D'ailleurs, les élèves des établissements du technicum et du lycée Ihaddaden ont entrepris une marche à travers les ruelles de Béjaïa. Dans leur procession, ils ont obligé les autres élèves ayant repris les cours à les rejoindre. Au lycée El-Hammadia, les élèves ont été forcés de quitter les bancs du lycée aux environs de 11h30. C'est presque devenu un rituel: les potaches réfractaires des différents lycées de la wilaya sont sortis pour crier leur mécontentement. La marche bruyante d'hier aura réuni environ 400 personnes. Elle s'est orientée vers la direction de l'éducation de la wilaya après un parcours de plusieurs kilomètres à travers le boulevard Krim Belkacem et celui de l'ALN. Scandant des slogans contre la réforme actuelle du système éducatif, les manifestants ont brandi des banderoles sur lesquelles on pouvait lire: «Bac année 2008, 1% de réussite», «Oui pour l'enseignement de qualité et non à l'enseignement de quantité» et «SOS, notre avenir est en danger». La première sortie des élèves du lycée Ibn Sina, mardi dernier, a eu un effet boule de neige sur les autres lycées. Tour à tour, Tichy, El Kseur, Sid Aïch, Tazmalt ont vécu des scènes de protestation. Ni les avertissements du ministre de l'Education, ni les commissions installées localement et au niveau national n'ont ramené les potaches à de meilleurs sentiments. Hier, leur mouvement a encore une fois bouleversé les habitudes des citadins qui ont renoué pour la énième fois avec les bouchons. Ce qui a obligé les services de l'ordre à s'appliquer tant bien que mal à canaliser le mouvement et, surtout, deviner l'itinéraire des jeunes protestataires qui, sans aucun préavis, s'engagent ainsi dans la rue. Les policiers, qui montrent parfois des signes d'énervement, ne savent plus où donner de la tête. Ils se contenteront de se placer sur les principaux carrefours pour maîtriser le trafic routier et ce, au gré des manifestants.