L'information avait fait le tour du pays avant que la Ligue nationale de football ne publie sur son site la sanction dont vient d'écoper Issaâd Bourahli, le centre avant de l'USM Alger. Cinq (5) matches de suspension et une amende de 20 000 DA. Les motifs de cette sanction sont clairs. Le joueur usmiste a tout bonnement giflé l'arbitre de la rencontre pour des raisons qui ne sont nullement sportives puisque le joueur estime avoir été touché dans son honneur. La commission de discipline de la ligue nationale a entendu les deux parties avant de sanctionner le joueur à une peine qui a étonné plus d'un. Une gifle mérite une sanction beaucoup plus grande, à la hauteur de l'acte. Un acte que n'accepte ni la morale sportive ni la morale tout cours. Au moment où l'opinion sportive attendait une prise en main ferme de cette affaire par la ligue nationale, il se trouve que cette dernière a failli à ses propres textes pour accorder des circonstances atténuantes à un geste qui ne demande aucune tergiversation lorsqu'il s'agit de punir. S'il est vrai que notre propos d'aujourd'hui n'est pas fait pour remuer le couteau dans la plaie ni de remettre en cause le travail de la commission de discipline qui n'est redevable que devant ses responsables, il est par contre nécessaire de rappeler certains faits similaires qui ont incité les pouvoirs publics à réagir afin de ne pas ouvrir des brèches à une violence rampante qui envahit notre sport. L'histoire étant têtue, l'on se rappelle qu'un même acte a été enregistré en volley-ball lorsqu'un joueur nahdiste, Rédha Habili, avait giflé devant tout le monde l'arbitre Kharfoun Abed lors d'un match de championnat qui s'est déroulé dans la salle Beaulieu. La réaction ne s'est pas fait attendre puisque le joueur a écopé d'une sanction de deux années, au moment où le ministère de tutelle s'est saisie de l'affaire pour radier à vie l'athlète husseindéen. Le geste du volleyeur avait ébranlé toute la classe sportive puisqu'il s'est déroulé sous les projecteurs des caméras. Ces mêmes caméras avait filmé en direct le geste brutal du joueur Ali Moussa qui évolue sous les couleurs de la formation du Ruisseau. Un geste accompagné d'une bousculade tout aussi brutale envers l'arbitre de touche qui ne dut son salut qu'à l'intervention énergique du referee. Là aussi, il n'y a eu aucune tergiversation puisque le buteur de Ruisseau écopera d'une suspension d'une année. En agressant l'arbitre lors d'une rencontre de coupe d'Afrique, l'ex-gardien de but du Mouloudia d'Alger écopera d'une lourde suspension qui l'écarte pour deux années des stades. Les exemples sont nombreux mais le bref rappel était nécessaire sans pour autant qu'il ne soit dirigé vers Issaâd Bourahli où à son club qui ont, bien évidemment, le droit de se défendre en pareilles circonstances. Mais les uns et les autres comprendront aisément que c'est la Ligue nationale de football qui vient d'ouvrir toutes grandes les portes de la compromission car, et il faut le dire, il y a des joueurs qui écopent du même régime de sanction que Bourahli pour un tacle où une protestation. Reste maintenant à savoir quel sort a été réservé à l'arbitre de la rencontre puisqu'il a été entendu par la commission de discipline et a maintenu les déclarations contenues dans son rapport d'après-match. Car si le joueur n'a écopé que de cinq matches, sanction minimale, cela veut dire que son antagoniste, c'est-à-dire l'arbitre, est lui aussi fautif quelque part. L'énigme reste entière mais le geste est sans ambiguïté. La Ligue nationale de football qui se doit de protéger les acteurs de la discipline et respecter ses propres textes vient de créer un antécédent dont elle portera l'entière responsabilité.