Il était humble, affable et toujours prêt à rendre service à ceux qui le sollicitaient. Sa stature physique, alliée à ses valeurs morales, lui conféraient le respect de tous ceux qui l'ont côtoyé, notamment les anciens militants du mouvement national. A son enterrement, le 26 octobre 2007, une foule nombreuse l'a accompagné au cimetière d'El Alia ; ce jour, si Ali Merouche nous quittait à jamais. Si Ali Merouche est né en 1921 à Bordj Ghedir, dans la wilaya de Bordj Bou Arréridj, au sein d'une famille modeste et cultivée. Celle-ci veilla à lui donner une bonne formation. Après des études primaires et secondaires, il rejoint Tunis en 1938/1939 et s'inscrit comme étudiant à la medersa Ezzitouna. Là, il eut entre autres camarades et compagnons deux responsable du Parti du peuple algérien (PPA), Chadli El Mekki et Hamed Rouabhia. Il adhère au parti et reçoit une formation générale et politique au contact des responsables du parti. En 1944, il crée à Bordj Ghedir une section des AML (Amis du manifeste et de la liberté) pour le compte du PPA puis une cellule du MTLD (Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques) en 1946. Il émigre en France à la recherche d'un emploi et participe en tant que membre actif au congrès du MTLD tenu à Gennevilliers en 1947. Après le déclenchement du 1er novembre 1954, il rejoint le FLN. Militant engagé, il participe activement à l'enrôlement au FLN des militants du MTLD. En 1962, juste après le cessez-le feu, il est désigné par la Wilaya I pour organiser des meetings et se joindre à Mohamed Chérif Abbas (actuel ministre des Moudjahidine) pour mener la campagne pour l'autodétermination. Il représente le département de Sétif en présidant la commission des recours et fut aussi chargé du contrôle du scrutin dans la région. Il a exercé comme journaliste dans l'hebdomadaire du FLN El Moudjahid. Au mois d'août 1962, Mohamed Khider, secrétaire général du parti, le désigne avec une équipe pour prendre en charge la RTA. En 1966, il figure comme membre de la commission chargée de la préparation de la révolution agraire, désigné par Salah Boubnider, membre de l'exécutif du parti du FLN. De 1968 à 1975. Il prend durant sept années, , des responsabilités au sein d'une entreprise publique, la SNLB (Société nationale du liège et du bois) comme directeur général adjoint. Il a été sollicité pour diriger l'Institut arabe du travail relevant de l'Organisation arabe du travail durant l'année 1976-1977. Il quitte l'institut pour prendre la direction de la Cacobat de 1977 à 1986. A 66 ans, il prend sa retraite. Dans le cadre associatif, il aida quelques organisations, mais c'est au sein de la Fondation Mohamed Boudiaf qu'il fut le plus actif durant cette dernière décennie. Il était membre de la commission éditoriale et s'occupait de l'animation des conférences publiques. Au pied de la tombe de Mohamed Boudiaf, c'est lui qui, durant toutes ces dernières années, à chaque commémoration (celle du retour en janvier et celle de l'assassinat en juin), rappelait à l'assistance le souvenir de Si Tayeb El Watani, son compagnon de lutte qu'il a connu et avec qui il a servi tant dans le Constantinois qu'en France.