La petite commune de Hamla était toute désignée pour la réalisation d'un centre pour enfants souffrant d'insuffisance respiratoire, à plus de 17 500 m d'altitude, au piedmont du col Telmet, difficile sinon impossible de trouver mieux. En dépit de nombreuses imperfections et ratages dans la réalisation du centre, l'ouverture officielle a eu quand même lieu en 1989, pas pour longtemps, car ce centre d'insuffisants respiratoires (CIR) était contraint de fermer ses portes deux ans après son inauguration pour des raisons de sécurité, le lieu étant trop exposé et impossible à protéger. Il servira pendant toute la période de sa fermeture, de 1991 à 2006, de garnison pour les éléments de l'armée nationale populaire. Une réouverture a eu lieu au mois d'avril 2006, mais presque en catimini ; les concernés (enfants malades), et surtout leurs parents, ignorent, dans leur majorité, cette réouverture un peu timide pour des raisons inexpliquées. En l'absence du directeur de l'action sociale de Batna, c'est le chef de service de la direction générale M. Bekhouche qui nous a donné des explications, disant à ce sujet : « Il y a eu information et communication, peut-être pas assez, mais il y en a eu quand même. Pour le moment, le centre est considéré comme local, même régional, mais nous sommes dans la capacité et avons les moyens de recevoir les enfants malades des quatre coins du pays ». Dans ces lieux, sur le nombre d'enfants malades venus de différentes régions (Oum El Bouaghi, Kenchella, Sétif, Borj Bou Arréridj…), une trentaine est totalement prise en charge : scolarisation, hébergement, soins, etc., sachant que le centre dispose d'une capacité d'accueil de 260 lits. En plus de leur prise en charge médicale proprement dite, les enfants ont la possibilité de poursuivre normalement leur scolarité dans le village de Lambiridi. Un médecin, un psychologue, et quatre éducateurs spécialisés travaillent en permanence au centre, et bénéficient d'un logement de proximité. Ce centre-école, qui a fermé ses portes durant une quinzaine d'années en dépit d'une grande demande au regard du nombre croissant d'enfants souffrant d'insuffisance respiratoire, ne retrouve hélas pas le climat et l'environnement d'avant la fermeture, ce que déplorent les occupants. Notre interlocuteur, M. Bekhouche, parle de non-respect des plans de réalisation, déclarant : « Nous avons remarqué avec dépit la disparition de la piscine qui existait pourtant sur le plan de réalisation et que l'entrepreneur avait escamotée, sachant que dans ces lieux, la natation fait partie de la cure, donc la piscine est indispensable… ». Les mauvaises nouvelles ne s'arrêtent pas là, hélas, aussi bien dans l'espace immédiat qu'à quelques encablures du centre ; le climat n'est plus aussi sain qu'il l'était il y a 15 ans. En effet, dans toute la région de Hamla, des poulaillers et basses-cours poussent comme des champignons (plus d'une vingtaine), et l'odeur qui s'en dégage est déconseillée pour des personnes ayant des problèmes respiratoires. A ce sujet, le chef de service de la direction de l'action sociale, et sans hésitation aucune, promet des dispositions dans l'immédiat, en collaboration avec la tutelle et l'autorité locale, en la personne du wali, lequel sera officiellement informé. Les meulières sur la route de Aïn Touta et la carrière géante dans le même axe sont visibles à partir du centre, et leur poussière aussi, sans vouloir faire dans l'alarmisme ; le centre pour insuffisants respiratoires a réellement besoin de fortes et courageuses décisions.