Apeine arrivé à Paris que Sarkozy s'est adressé aux associations de harkis et autres supplétifs de l'armée française en Algérie. Paris. De notre bureau De son côté, la presse française n'a pas manqué de lier le destin de ces hommes avec l'histoire de l'Algérie. « Colonialisme : Sarkozy ne s'excusera pas ». Ainsi titrait hier Le Parisien qui est revenu sur le discours du président français devant les étudiants de l'université Mentouri à Constantine. Citant un haut responsable de la présidence française, le quotidien a rapporté que « M. Sarkozy n'irait pas plus loin dans la repentance. C'est une question d'honnêteté et de lucidité ». Et d'ajouter : « Quand vous circulez dans Alger, vous voyez bien qu'il n'y a pas que matière à excuses. » Commentant également un autre discours du locataire de l'Elysée prononcé devant les associations de harkis, juste à son retour d'Alger, le même quotidien a relevé que « Sarkozy veut que la France honore sa dette vis-à-vis des harkis car il s'agit aujourd'hui d'une question d'honneur ». Même tonalité dans Le Figaro qui a souligné le désir du président français de « mettre en place un pacte de confiance avec l'Algérie ». L'éditorial consacré à ce dossier a mis en relief le besoin français de « reconnaissance » des faits coloniaux, mais sans aller jusqu'à la « repentance ». Et de citer le président français lorsqu'il a déclaré : « Puisqu'il y eut la réconciliation franco-allemande, pourquoi n'y aurait-il pas de réconciliation franco-algérienne ? ». Et de conclure que « Nicolas Sarkozy n'aura pas effacé les haines et les rancœurs, mais il a voulu réconcilier Algériens et Français avec leur histoire commune. Un premier pas qu'on ne souhaite pas de sisyphe ». Pour La Croix, Sarkozy a renvoyé dos à dos à Alger « colonialisme, antisémitisme et islamophobie ». Dans son blog, le directeur de la rédaction de ce quotidien catholique écrit que « l'Algérie est le miroir déformant de la France, d'une partie de son passé, alors que la France est devenue, pour beaucoup de jeunes Algériens, le miroir déformant de leur futur, sorte de miroir aux alouettes ». Le bloggeur exhorte à la fin les peuples des deux rives à « accepter le passé, en bloc, en apaisant le présent et en construisant l'avenir. Ensemble, cette fois. Mais à défaut de cela,une guerre mentale sera perpétuée ».