Le 31e Festival du film du Caire s'est achevé le soir du 7 décembre sans crise, sans problème. Le Caire. De notre envoyé spécial En beauté sans aucun doute, dans une grande cérémonie à l'Opéra House. Ce qui est frappant, c'est que ces cérémonies d'ouverture et de clôture qui soulèvent à chaque fois beaucoup de travail et d'énergie se passent bien et même très bien au Festival du Caire. Ce sont ici des moments politico-stratégiques d'une haute importance. Il faut faire mieux que l'autre. Car, au même moment au Caire se déroulait un énigmatique festival des médias arabes... Les Misris sont capables de tout inventer... Lors de la fête de clôture, Lakhdar Hamina a sauvé l'honneur en recevant la Pyramide d'or d'honneur. Lakhdar a fait un discours ferme sur la nécessité de préserver la liberté et l'identité du cinéma arabe et l'urgence d'aider ce cinéma sur toutes les formes, sans restrictions possibles. Car dans l'annonce des prix de la compétition des films arabes, les cinéastes algériens ont été oubliés. Les Egyptiens à peine mentionnés et la belle libanaise Nadine Labaki (Caramel) snobée, puisqu'elle a obtenu seulement qu'un accessit. Oublions ce chapitre peu glorieux pour le jury arabe, qui a primé en revanche un film marocain de Daoud Sayed sans aucun talent, flou, ennuyeux, bref pas grand chose. Le jury de la section internationale en revanche, a très bien travaillé en donnant la Pyramide d'or à l'excellent film français L'Ennemi Intime. Une superbe et crédible actrice russe Tatiana a fait un show sur la scène de l'Opéra House, en traçant des arabesques avec sa statuette, son prix d'interprétation féminine. En phase, en adéquation totale avec ce qui se passe au Pakistan aujourd'hui, In The Name of God, film pakistanais en compétition, a décroché la Pyramide d'argent. Un jeune musicien devient un militant radical de base, floué par un prédicateur islamiste aussi laid que borné. Son frère part faire des études à Chicago et se retrouve pris dans la vague anti-islam après le 11 septembre. Ce film, sans être un chef d'œuvre, fait part des préoccupations de la société civile pakistanaise. D'habitude, on n'entend que Musharaf, Buttho et compagnie. Ce film essaye de changer l'idée que l'on a sur le Pakistan. Comme Caramel de Nadine Labaki a totalement changé l'idée que les gens se font du Liban.