L'école primaire EL Bachir Boumediene se trouve dans un état de délabrement très avancé. La fédération des parents d'élèves, par la voix de son président M. Guedouar, a déjà alerté les autorités concernées, en leur adressant une correspondance, sur l'état de dépérissement de cette structure qui accueille plus de 400 enfants. Cependant, jusqu'à l'heure actuelle, les travaux de restauration qui s'imposent n'ont pas encore été entamés. Aujourd'hui, cette école offre un véritable spectacle de désolation. Un grand portail corrodé par la rouille s'ouvre sur une courette étroite et parsemée de nids-de-poule. Au moment des pluies, les enfants sont contraints de faire des acrobaties pour éviter d'enfoncer leurs pieds dans les flaques d'eau qui couvrent pratiquement la surface de la cour. Les quelque 400 écoliers qui fréquentent cet établissement scolaire s'y trouvent à l'étroit. « Heureusement que je vais bientôt quitter cette école », déclare Ilyes, un écolier de la 6ème année. « Au moins au collège, je pourrai courir quand j'en aurai envie », ajoute-t-il. En fait, les maîtres, pour la sécurité des enfants, interdisent à ces derniers leur petite course. D'ailleurs même les enseignants détestent ce rôle de gendarme qu'ils se sont confié. Danger Au milieu de la cour, la vue est sinistre. Des matériaux de construction : ferraille, sable et gravillon s'amoncellent en dunes et occupent une bonne partie de cette place vitale réservée aux enfants pour se défouler pendant la récréation. En face, c'est la poutre du préau qui longe les anciennes classes, fissurée de mille lézardes, qui accroche votre regard. On a l'impression que cette pièce de béton peut céder d'un moment à l'autre. Les piliers qui soutiennent, tant bien que mal, cette poutre s'effritent et laissent échapper des pans entiers de béton. Pour accéder à ces classes, qui accueillent aujourd'hui les arrières petits enfants de leurs premiers occupants, on emprunte de larges marches d'escaliers mal pavés qui exposent les chevilles encore frêles de ces mômes à un réel danger. Certes, les classes préservent encore le décor d'une salle de cours : les pupitres, parfois sans accotoirs, disposés en rangées, un tableau accroché en face et une armoire qui grince au moindre contact occupe l'angle de la salle. Or, la couleur grisâtre des murs fendus et un plafond qui s'épluche, exposent la vétusté d'une construction qui continue à résister aux assauts du temps.