Après une période d'accalmie, la contestation au sein de la population des retraités reprend à Annaba. Confortés par le non-lieu, prononcé en faveur de leurs trois représentants poursuivis par la justice pour attroupement illégal l'été dernier, les retraités, en rupture avec leur organisation, en l'occurrence la fédération nationale des travailleurs retraités, ont rendu public, tout récemment, un communiqué dans lequel ils reprochent un certain nombre de griefs à l'endroit de la caisse nationale de retraite (CNR) et de la caisse nationale d'assurance sociale (CNAS). Ils reprochent à la CNR d'avoir cessé, sans explication, depuis le mois de mai 2007, la régularisation des rappels pour pas moins de 9 000 retraités, après avoir payé 13 000 autres, tout en refusant, font-ils savoir, de fournir aux intéressés la méthode de calcul de ces rappels pour vérifier l'exactitude de leurs droits. Outre le refus d'uniformiser l'indemnité dite « conjoint » pour l'ensemble des retraités, et d'intégrer les congés payés non consommés dans l'assiette de calcul de la pension pour certains cas de travailleurs, la CNR est accusée de faire la sourde oreille aux requêtes et réclamations des concernés. La CNAS n'a pas été, elle aussi, épargnée par ce mouvement de mécontentement des retraités, qui trouvent que les contrôles quasi automatiques, qu'elle leur fait subir, sont « harassants et dégradants avec d'interminables attentes », comme pour leur dire qu' « il ne faut ni tomber malade, ni se soigner ». Le communiqué ajoute que « la CNAS a fait en sorte que les cures ne soient plus à la portée des retraités, en leur imposant un taux de participation financier inaccessible, surtout pour les faibles pensions ». Dans le même sillage, la FNTR est pointée du doigt, et les retraités disent de leur organisation qu' « elle n'est intéressée que par nos cotisations et refuse l'application de ses propres statuts, en maintenant et en imposant, à des milliers de retraités, et contre leur gré, un bureau de wilaya totalement illégal, composé de non élus ». Le communiqué, signé par trois représentants des retraités, en l'occurrence Nourredine Khaldi, Mohamed Boughrara et Ayad Merdaci souligne, par ailleurs, que « les retraités, exaspérés par le mépris des organismes censés être au service de leurs cotisants, dénoncent la gestion opaque de ces caisses, devenues le monopole et la chasse gardée de certains carriéristes, au moment où la majorité des retraités vit, en silence, dans une grande et indigne précarité ». Cet appel trouvera-t-il une oreille attentive ? Il faut attendre pour voir.