Un hommage à titre posthume a été rendu au comédien et metteur en scène Abbès Faraoun (1934-2002) par les amis du défunt, à l'occasion d'une rencontre organisée, hier, au théâtre régional de Sidi Bel Abbès. « Des conférences et tables rondes sur la vie et le parcours de cet artiste de talent sont prévues également aujourd'hui », signale Bettahar, membre de la Coopérative Abbès Feraoun, dont la création remonte à trois mois. Le qualifiant de « très prolifique », l'animateur de cette rencontre, M. Boukhenfous a indiqué que le défunt a « légué un répertoire inédit, fruit d'une carrière exceptionnelle ». « A Sidi Bel Abbès, évoquer Abbès Faraoun, c'est ouvrir la porte d'un destin particulier. Cet homme de théâtre nous a quitté un jour d'hiver de 2002 dans l'indifférence et une sorte de négligence comme on sait le faire chez nous », se désole Ahmed Mehaoudi, observateur averti de la scène culturel locale. Natif de la ville de Sidi Bel Abbès, Abbès Feraoun a grandi dans une famille modeste. Tout enfant, il s'intéressait de près à la musique en particulier et à l'art en général. Sa fibre sensible n'avait de cesse de vibrer aux mélodies de la musique andalouse et c'est tout naturellement qu'il intégra le conservatoire de la ville en 1951, sous la houlette du professeur Hassaine Abdelhamid. Il quittera l'Algérie pour la France en 1955, pour se soigner et terminer ses études, selon M. Boukhenfous. Des études qui le conduiront inéluctablement vers l'école d'art dramatique de Strasbourg, où il participa à différents spectacles avec plusieurs troupes de théâtre. Professeur d'art dramatique, directeur de la maison de culture de Grenoble et récipiendaire du titre de Chevalier de l'art et des lettres françaises, Faraoun Abbès « affectionnait particulièrement les lectures de textes qu'il partageait avec un public fidèle », soutient notre interlocuteur. Son denier spectacle a été consacré à Oum Kaltoum, une dernière oeuvre signée en février 2002.