La classe politique et la société civile demeurent sous le choc du double attentat de mardi dernier, en alternant des messages de solidarité, de compassion mais aussi de colère et d'indignation. Dans ce sens, le Comité des citoyens pour la défense de la République (CCDR), après s'être incliné devant la mémoire des victimes de cet acte ignoble, s'est frontalement attaqué au Premier ministre, aux responsables d'institutions et aux formations politiques qui « poussent l'indécence jusqu'à faire l'apologie de la concorde civile et de la réconciliation nationale (l'un des kamikazes gracié en 2006), démarche suicidaire qui ne fait que précipiter davantage le pays dans un nouveau cycle de violence, de sang et de souffrance ». En outre, la formation de Abdelhak Brerhi déplore vivement le silence du chef d'Etat, en indiquant qu'au moment où les chefs d'Etat ainsi que des organisations internationales ont condamné sans appel les derniers attentats terroristes islamistes, « le premier responsable du pays, comme à l'accoutumée, se terre dans un silence inadmissible. Pas un mot, pas un geste, pas un signe ». Et au CCDR de sérier un chapelet d'interrogations : Est-il (le chef d'Etat) très malade ? N'est-il plus en mesure de gouverner ? Affiche-t-il encore une fois son mépris à l'égard du peuple dans des moments difficiles ? Ou bien est-il abattu par le constat d'échec de sa politique de compromission avec le terrorisme islamiste ? Réponse du CCDR : « Dans tous les cas, il doit partir, ils doivent tous s'en aller ! » Le CCDR conclut sur la nécessaire concertation entre les forces vives de résistance du pays pour trouver l'issue salvatrice « à cette impasse dramatique dans laquelle le pouvoir a conduit le pays ». Toujours à propos des attentats de mardi, le Haut conseil islamique (HCI) « condamne avec la plus grande fermeté les actes criminels » de Hydra et d'El Biar. Le HCI, présidé par le docteur Cheikh Bouamrane, tient à rappeler que « l'Islam rejette catégoriquement ce genre d'actes barbares et les moyens utilisés que rien ne justifie, en vertu de ce noble verset coranique qui dit clairement : (Quiconque tue un être humain n'ayant commis aucun meurtre ou sédition sur terre est considéré comme ayant tué tous les êtres humains) » S.5, V.32. A cette occasion, le HCI appelle toutes les forces vives du pays à condamner avec énergie ces crimes inhumains qui vont à l'encontre de l'intérêt du pays et de son unité. Le Forum des chefs d'entreprise (FCE), lui, se dit « profondément choqué par les odieux et terribles attentats » commis le 11 décembre à Alger, tout en adressant aux familles des victimes ses condoléances les plus attristées. Dans un communiqué, le FCE « condamne avec fermeté ces actes lâches et barbares qui viennent encore une fois frapper brutalement notre pays dans son élan vers la paix » en assurant cependant que « de tels actes ne sauraient ébranler notre détermination à poursuivre inlassablement nos efforts dans la voie du développement économique et social pour que la liberté, la sécurité et la justice triomphent dans notre pays ».