Le Mouvement démocratique et social (MDS) et le Comité des citoyens pour la défense de la République (CCDR) ont tous deux critiqué la dernière élection présidentielle. Ils sont également revenus sur le verrouillage du champ politique et syndical et surtout sur la dégradation du pouvoir d'achat du citoyen algérien. « La coupe du mépris est bien pleine », c'est par cette expression que le CCDR qualifie le comportement méprisant du pouvoir vis-à-vis des citoyens, de l'opinion internationale, sans parler du piétinement des alliés, des courtisans et pseudos outsiders à la course aux présidentielles. « Le dernier acte de ce vaudeville du mépris, est cette reconduction d'un gouvernement dont le constat d'échec et d'impuissance a été prononcé publiquement par le chef de l'Etat. Les promesses électorales populistes et démagogiques de changement, sont remisées au placard du mépris et de l'oubli, comme à l'accoutumée », souligne le bureau national du CCDR. « Aujourd'hui plus qu'hier, estime le CCDR, les démocrates sont interpellés. » « Devant la gravité du moment, pourront-ils mettre de côté des querelles dépassées et des velléités de leadership désuètes ? A-t-on le droit de persister dans cette attitude suicidaire, alors que notre pays va tout droit vers une dictature implacable et une descente aux enfers inexorable ? », se sont interrogés les responsables du CCDR qui se disent prêts à investir pour l'amorce d'une rencontre préliminaire visant à rassembler les démocrates. De son côté, le MDS estime que l'élection présidentielle est un « simulacre » qui a confirmé le caractère « despotique » et « antidémocratique » du pouvoir. La dégradation sans précédent du pouvoir d'achat des couches les plus larges de la société et de leurs conditions de vie et de travail constitue, a-t-il affirmé, le paramètre le plus sûr pour mesurer les prétendues réalisations d'une décennie de pouvoir absolu. Un pouvoir, qui selon le MDS, a fermé le champ des libertés démocratiques, qui manipule les urnes comme jamais auparavant, qui refuse d'ouvrir les portes du dialogue avec les représentants de la société, en particulier les syndicats autonomes, à laquelle il ne peut opposer qu'une police et une justice aux ordres. « Le pouvoir entreprend de blanchir les voleurs et d'absoudre les terroristes islamistes assassins en préparant l'amnistie générale », a soutenu le MDS. Ce dernier affirme son opposition catégorique à cette « politique de soumission » qu'incarne la double reconduction de Bouteflika et de son gouvernement.