L'ex-sénateur a insisté sur le fait que le gisement républicain existe au sein de toute la société et c'est lui qui constitue la majorité silencieuse. Selon Abdelhak Brerhi, la caution que donne le Ccdr (Comité des citoyens pour la défense de la République) au candidat du FLN, Ali Benflis, ne découle d'aucun calcul tactique ou autre esprit d'opportunisme allant dans le sens de la victoire. «Notre soutien à M.Benflis n'est pas tactique politicienne mais stratégique», a déclaré le membre fondateur du Ccdr, à trois mois de l'échéance électorale de 2004. L'ancien ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique sous le règne du président Chadli Bendjedid, étaye son argument surtout par la conjoncture politique choisie par le bureau national du Ccdr pour déclarer ce soutien. «Nous avons le mérite de prendre nos responsabilités, à travers cette position, avec une visibilité nulle; on aurait pu attendre que s'opère la décantation au sein de la classe politique, mais à ce moment, c'est faire preuve d'opportunisme et venir au secours de la victoire» a-t-il dit. «Dans cette illisibilité du champ politique, on a pris la décision par rapport à deux projets de société, l'un théocratique que nous rejetons et l'autre républicain et moderniste véhiculé par le néo-FLN que nous soutenons», a-t-il encore explicité. Cependant, l'ex-ministre de la Jeunesse et des Sports insiste sur le fait que le gisement républicain existe au sein de toute la société et c'est lui qui constitue « la majorité silencieuse qu'il est possible de faire parler si on engage un programme politique stratégique à terme» C'est ce qui fait dire d'ailleurs à M.Brerhi que «le véritable changement est l'alternative citoyenne» et qu'en tant que mouvement citoyen, le Ccdr va oeuvrer dans la durée pour la concrétisation d'une réelle alternative citoyenne, pour redonner au peuple sa souveraineté pleine et entière. Le Ccdr a eu des entretiens avec le candidat du FLN qui ont porté sur son programme et «nous nous sommes entendus sur un SMIG républicain» L'ancien sénateur a précisé que les rencontres avec le secrétaire général du FLN avaient porté sur l'alternative républicaine, le projet de reconstruction de l'Etat, de la nation et de la société, sur les réformes et des actions d'urgence notamment le retour de la sécurité et de la paix, par une lutte déterminée et soutenue contre le terrorisme. «C'est sur le base de cet ensemble de positions et d'arguments, définissant les contours d'un projet de société républicain, démocratique et moderniste que le Ccdr a apporté son soutien à la candidature de M.Ali Benflis à l'élection présidentielle de 2004» Appuyant cette conviction, l'ancien ambassadeur d'Algérie à Jakarta a expliqué que «le Ccdr n'a aucun avantage à tirer de cette position» au contraire note-t-il «nous prenons des coups». «Il est vrai que nous n'avons pas les moyens de notre politique mais on va participer à la campagne électorale, non pas pour applaudir uniquement M.Benflis mais pour expliquer le programme, ce qui constitue un discours mobilisateur»