Le mouton pour le sacrifice d'Aïd El Adha, qui en parle seulement ? Qui trouve qu'il est trop cher ? Qui, comme à l'accoutumée, réunit toutes ses économies en une seule main pour les jeter dans cet effort ultime pour faire plaisir à la famille qui tient absolument à avoir son mouton à chaque fête de l'Aïd El Adha, la fête du sacrifice ? On sent que le cœur n'y est pas. A telle enseigne que, nous dit-on, les maquignons, qui ont tendance à jouer en l'occurrence sur cette joie et cet enthousiasme qui s'emparent des gens à l'approche de cette fête religieuse pour amener le prix du mouton à des hauteurs impossibles, se sentent privés d'un élément essentiel qui leur permettait d'organiser leurs spéculations. Du coup, le prix du mouton dégringole. Exemple : ce troupeau de moutons exposés sur une rue fréquentée. Un grillage sépare les bêtes des acheteurs potentiels. Il n'y a pas grand monde. Ceux qui s'y trouvent, regardent par curiosité. Aucun d'eux n'a demandé les prix. Nous le faisons à leur place. Il y a des moutons à 14 000 DA (et ils nous paraissent d'une taille « honorable »), à 17 000, 18 000, 20 000 et 23 000 DA. Les plus grands (mais alors, vraiment grands) font 27 000 DA. Personne parmi ceux qui ont assisté à cet entretien avec le maquignon n'a manifesté le moindre intérêt. Cette fête ne sera pas comme celles qui l'ont précédée. Quoi qu'on fasse, elle se ressentira des deux derniers attentats d'Alger qui qui ont fait des dizaines de morts et de blessés. peut-être que les organisateurs de ces dernières boucheries ont-ils, entre autres idées criminelles en tête, le projet de maintenir ce bon peuple qui les gratifiés de son pardon en permanence dans le deuil et la tristesse. Mais cette tentative, comme celle de maintenir les algériens dans un perpétuel climat de psychose, échouera, car le peuple, qui est aussi généreux que courageux, saura relever ce défi pour mettre en échec tous les projets criminels.